Semaine mouvementée en vue pour la loi Travail

Le gouvernement affronte cette semaine deux nouvelles épreuves pour l'avenir de son projet de loi travail: mardi il va pouvoir mesurer l'accueil des députés en commission, et jeudi la détermination des opposants qui promettent une "très grosse mobilisation" dans la rue.
Les opposants promettent une "très grosse mobilisation" dans la rue le jeudi 31 mars.

Le verdict des députés en commission, puis celui de la rue : le semaine sera mouvementée pour la loi Travail. Et les oppositions risquent de donner de la voix.

"Jeudi, ce ne sera en aucun cas un baroud d'honneur", assure à l'AFP Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, qui a appelé à la mobilisation aux côtés de la CGT, FO, FSU, l'Unef, les syndicats de lycéens UNL et FIDL. Il promet "une très, très grosse mobilisation le 31 mars, plus importante que celle du 9 mars", où plus de 200.000 personnes avaient défilé dans l'Hexagone (450.000 selon les organisateurs).

Le slogan sera "retrait de la loi", jugée trop favorable au patronat. La revendication, "de nouvelles garanties et protections collectives" pour les salariés. La mobilisation s'annonce large: fonctionnaires, ports et docks, salariés d'Air France sont appelés à cesser le travail, tout comme la RATP, cette fois pour des questions salariales.

Des manifestations dans toute la France

Les opposants à la loi dénoncent, entre autres, les articles d'"assouplissement au profit de l'employeur des règles de licenciement", les règles sur le temps de travail faisant primer les accords d'entreprise sur ceux de la branche (astreinte, forfait-jour, pause...) ou encore la création du référendum en entreprise.

Des manifestations sont prévues dans toute la France et celle de Paris partira à 14H00 de place d'Italie vers Nation. Philippe Martinez, numéro un de la CGT, et Jean-Claude Mailly (FO) participeront au cortège. Des députés écologistes contestataires seront également de la partie. De même que des militants CFDT et CFE-CGC, à contre-courant de leurs centrales respectives.

Dimanche, Laurent Berger, numéro un de la CFDT, a qualifié le 31 mars de journée "fourre-tout". Selon lui, la journée vise aussi, "à trois semaines du congrès" de la CGT à Marseille, "à resserrer un peu les rangs en interne".

D'autres mobilisations pourraient suivre contre "la régression sociale" de ce projet de loi examiné à l'Assemblée nationale fin avril-début mai.

"Pas acceptable en l'état"

D'ici là, le texte sera décrypté en commission des Affaires sociales, mardi avec l'audition de Myriam El Khomri, puis mercredi avec celles des syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC) puis du patronat (Medef, CGPME, UPA).

La ministre du Travail, qui pense qu'"il y a encore des choses à améliorer", compte sur le débat parlementaire pour "enrichir" le texte. Pour elle, cette réforme est "juste", "nécessaire", "pas anti-jeunes" et "vise à embaucher en CDI", alors que la France enregistre un chômage record (3,59 millions de personnes sans activité).

"Elle prévoit aussi des nouvelles protections et de nouveaux droits pour les salariés. Ceux qui vont en bénéficier sont ceux qui collectionnent périodes de chômage et contrats très courts", a-t-elle dit à Paris Match.

La future loi crée le compte personnel d'activité (CPA). Elle modifie aussi les règles de la représentativité patronale, du licenciement économique ou de la médecine du travail. Face aux levées de boucliers, Manuel Valls a revu le projet, calmant les syndicats dits "réformistes" (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa) et une partie de sa majorité.

Mais les critiques restent vives, pour preuve les défilés dans toute la France organisés les 17 et 24 mars, à l'initiative des organisations de jeunesse, marqués par des incidents, violences et interpellations.

Au Parlement, le rapporteur Christophe Sirugue entend bien amender le texte et les "frondeurs" défendre un contre-projet. Toutefois, les marges de manoeuvre du gouvernement sont ténues, car il doit aussi compter avec le patronat, qui s'insurge contre la nouvelle mouture, "pas acceptable en l'état". Pour la CGPME, les mesures proposées n'auront "quasiment aucune incidence positive pour l'essentiel des entreprises françaises".

(Avec AFP)

Commentaires 19
à écrit le 29/03/2016 à 23:35
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Où ???

à écrit le 29/03/2016 à 18:45
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On publie que l’EUROSCEPTICISME aurait progressé, y aura-t-il une REVOLUTION EURO, avez-vous compris, par exemple on aurait une croissance sans valeur forte et constante et sans plein-emploi en augmentation des taux d’emploi en vertu des traités, en ...

à écrit le 29/03/2016 à 13:05
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Loi sans aucun intérêt : elle devait "inciter à employer" mais il ne subsiste rien qui permette de sécuriser l'employeur de PME. De nombreux amis entrepreneurs autour de moi face aux abus des salariés (prud'hommes pour n'importe quoi, abandons de pos...

à écrit le 29/03/2016 à 9:17
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IL Y AURAS DU MONDE MERCREDI 31 MARS 2017 CONRE CES TEXTES ARRIERE DU MEDEF ? DONC LE PRESIDENT M R GATTAZ A ENCORE DIT QU IL VALEZ MIEUX NEGOSIER AVEC LES OUVRIERS QUE LES SYNDICATS ? ALORS DE LA PART D UN DEPUTE ELUE DE DROITE PROUVE SA DETERMINAT...

le 29/03/2016 à 9:56
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Quand je constate votre niveau d'orthographe, je pleure. Les syndicats ne sont plus représentatifs, ils sont trop politisés. Combien de syndicats sont marqués à gauche ? La preuve est que les gens n'ont pas plus confiance dans les politiciens que dan...

à écrit le 29/03/2016 à 2:58
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90% des embauches se font en CDD, pourquoi les employeurs ont-ils si peur d'embaucher? Il est temps de se poser les questions sur les risques d'embaucher dans une France ou les carnets de commande peut etre tres volatile.

à écrit le 29/03/2016 à 2:21
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C'est tout de même dommage de faire autant de censure pour un journal économique réputé être le plus honnête de la planète. Certes, vous ne pouvez vivre d'amour et d'eau fraiche. Mais pourquoi, oui, pourquoi ne peut-on avoir accès aux autres commenta...

à écrit le 28/03/2016 à 19:42
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CDI : terme désignant un type de contrat de travail que les TPE et PME (+ de 90% des entreprises et + de 60% des emplois) ne veulent plus signer ! le but de cette loi, c'était d'inciter les employeurs à en signer plus pour les entrants sur le marché...

à écrit le 28/03/2016 à 19:00
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Il faudrait commencer par se souvenir de l'objectif initial qui a amené le gouvernement a sortir une "loi travail " !!! Initialement, c'était pour répondre aux inquiétudes des petits employeurs à l'idée d'embaucher en CDI ! Les employeurs ont, à jus...

à écrit le 28/03/2016 à 17:01
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nous devrions donc voir les plus de un million de signataires de la pétition internet dans la rue. Mais j'ai comme un doute.....

à écrit le 28/03/2016 à 16:41
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Ce qu'il reste de cette loi? une timbale creuse qui probablement va résonner fort dans les manifs. Tout ce bruit pour si peu! Depuis de nombreuses années et en diverses circonstances, une partie de la jeunesse reserre le noeud coulant de sa détresse,...

le 28/03/2016 à 23:15
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A Fabrice de la Chartreuse de P. Comme vous y allez ! beaucoup de bruits pour peu de chose dites vous ? il y va quand même de la sécurité de la vie professionnelle , sociale, familiale des gens. c'est quand même pas rien !

à écrit le 28/03/2016 à 15:40
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Avec tous ces attentats à dominante communautariste, notre chère ministre va-t-elle enfin comprendre son erreur quant à l'affirmation du communautarisme dans l'entreprise alors qu'il faudrait y affirmer un principe de laïcité gage de sérénité et de "...

à écrit le 28/03/2016 à 14:54
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N’avons-nous pas en Europe un souci d’équité au travail si on parle de classes moyennes sous pression et de défiscalisation alors qu’on aurait une croissance peu élevée. Si on publie un décrochage européen, l’ensemble de la zone a-t-elle abandonné le...

à écrit le 28/03/2016 à 13:54
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C'est curieux nous reculons pour mieux sauter ! Bravo et attendons la suite ...la progression du chômage se poursuit inéluctablement ! Nos étudiants qui n'ont jamais travaillé donnent des leçons , c'est super !

à écrit le 28/03/2016 à 11:51
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L’Europe aurait selon les publications OCDE un FBCF différente de l’ensemble, n’est-ce pas un souci de rechute après crise ? L’OCDE publie un PIB par habitant, la croissance française entre 00 et 07 se limite à 1,18 contre 2,56 entre 95 et 00. Pour l...

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