Chine : ce qu'il faut retenir du discours de Xi Jinping au 20e congrès du parti communiste

Par latribune.fr  |   |  651  mots
Le président chinois Xi Jinping a tenu un discours très attendu à l'occasion du 20e congrès du Parti communiste chinois. (Crédits : POOL)
Dans son discours d'ouverture du 20e congrès du Parti communiste chinois, le président Xi Jinping a défendu pendant plus d'une heure et demi le bilan de son dernier quinquennat. Voici ce qu'il faut en retenir.

Le président Xi Jinping a donné ce dimanche le coup d'envoi du 20e congrès du Parti communiste chinois. Alors qu'il est attendu que le dirigeant soit réélu pour un troisième mandat par les plus de 2.300 délégués réunis à Pékin, il a défendu un discours son bilan des cinq dernières années et tracé les priorités à venir de son pays.

Xi Jinping défend des « résultats significatifs » pour la stratégie zéro covid

 La Chine avait fait l'objet de fortes critiques au niveau international pour sa réponse initiale jugée tardive après la découverte des premiers cas de coronavirus à Wuhan fin 2019. Alors face aux vagues récentes de covid, le pays a adopté une politique zéro tolérance qui se traduit par des mises en quarantaine forcées au moindre cas détecté. Cette méthode a entraîné des fermetures d'usines et d'entreprises à la chaîne, ce qui a participé au ralentissement économique du pays, et au déploiement de certaines mesures compensatoires comme la baisse de ses taux directeurs.

En réponse aux critiques de cette politique stricte, Xi Jinping se félicite d'avoir « protégé au plus haut point la sécurité et la santé du peuple » et d'avoir « obtenu des résultats significatifs ». Autrement dit, elle ne devrait pas disparaître de sitôt.

La Chine « ne renoncera pas à l'usage de la force » pour réunifier Taïwan

Xi Jinping a salué son bilan de la gestion des manifestations pro-démocratie de Hong-Kong en 2019, qu'il qualifie de transition du « chaos à la gouvernance ». Pour écraser l'opposition démocratique dans le territoire autonome, le Parti communiste avait imposé en 2020 une loi controversée sur la sécurité nationale, condamnée par les pays occidentaux pour son atteinte aux libertés dans la ville. Elle a notamment mené à un contrôle de l'Internet local et a de bien plus grandes capacités de surveillance.

Xi Jinping a par ailleurs répété sa volonté d'annexer Taïwan, que le parti considère comme partie intégrante de son territoire. Si le dirigeant affirme vouloir une « réunification » pacifique avec l'île de 23 millions d'habitants, il a de nouveau déclaré qu'il « ne renoncera jamais au recours à la force » éventuel. Il se réserve ainsi la possibilité de prendre « toutes les mesures nécessaires ». Cette situation mène à des pics de tension réguliers, dont un cet été à l'occasion de la visite de la ministre américaine des affaires étrangères Nancy Pelosi, le pays de l'Oncle Sam étant l'un des principaux alliés de Taïwan.

Malgré cette prise de position, Xi Jinping a déclaré que « la Chine poursuit résolument une politique étrangère indépendante et pacifique ». Et il en a profité pour glisser un tacle indirect aux Etats-Unis, en ajoutant qu'il « s'oppose catégoriquement à toute forme d'hégémonisme et de politique de puissance, à la mentalité de Guerre froide, à l'ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays et à la pratique du deux poids deux mesures. » Par ailleurs, il a martelé que « la résolution de la question de Taïwan est l'affaire du peuple chinois lui-même et elle doit être résolue par le peuple chinois seul », en plus de se plaindre des tentatives de « séparatisme et d'ingérence sur la situation ».

Xi Jinpong s'engage à renforcer l'utilisation propre et efficace du charbon"

La Chine, l'un des plus gros pollueurs de la planète, améliorera ses efforts contre le réchauffement climatique, selon le président. « Nous participerons activement à la gouvernance mondiale sur le changement climatique », a-t-il déclaré. Il s'engage notamment à « renforcer l'utilisation propre et efficace du charbon ». Le pays, qui ambitionne d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060, est très dépendant de cette énergie fossile -incompatible avec de nombreux enjeux environnementaux-pour alimenter ses centrales électriques.