Les entreprises européennes installées en Chine piégées par la politique zéro Covid

Dernière grande économie à maintenir une stricte stratégie sanitaire face au coronavirus, la Chine met en difficultés et préoccupe les entreprises européennes installées sur son sol. Cette situation conduit désormais 23% des entreprises européennes sondées à envisager des investissements hors du pays.
La stratégie zéro Covid, défendue bec et ongles par le président chinois Xi Jinping, est de plus en plus contestée par les milieux d'affaires.
La stratégie zéro Covid, défendue bec et ongles par le président chinois Xi Jinping, est de plus en plus contestée par les milieux d'affaires. (Crédits : POOL)

Selon une enquête annuelle de la Chambre de commerce de l'Union européenne (UE) à Pékin, les mesures anti-Covid-19 et « l'énorme incertitude » qu'elles provoquent arrivent en tête des préoccupations des entreprises européennes installées en Chine. « Tant que la menace de confinements existera, l'environnement des affaires y restera imprévisible », déplore la Chambre, évoquant une politique zéro Covid « inflexible et mise en oeuvre de façon incohérente ».

Cette situation conduit désormais 23% des entreprises européennes sondées à envisager des investissements hors de Chine. Ce pourcentage est au plus haut depuis 10 ans, relève l'étude.

« L'engagement des entreprises européennes ne peut être considéré comme acquis »

La Chine dispose d'un important potentiel de croissance et d'une chaîne de production inégalée, mais pour autant « l'engagement des entreprises européennes ne peut être considéré comme acquis », prévient la Chambre de commerce de l'UE. « Si la Chine persiste dans cette voie, l'environnement d'affaires continuera à se compliquer, ce qui accélérera "l'exode" de ressortissants européens ».

La Chine a réduit en juin de 21 à 10 jours la durée de la quarantaine obligatoire pour les voyageurs arrivant dans le pays. Mais le faible nombre de liaisons aériennes avec la Chine et le prix exorbitant des billets restent un obstacle majeur aux déplacements.

La stratégie zéro Covid, défendue bec et ongles par le président chinois Xi Jinping, est de plus en plus contestée par les milieux d'affaires, qui s'alarment des menaces que font peser les confinements sur l'activité. « À l'heure actuelle, l'idéologie l'emporte sur l'économie », déplore la Chambre de commerce.

Des indicateurs économiques décevants

Pour soutenir l'activité économique du pays, la Chine a abaissé mi-août plusieurs de ses taux directeurs. Principal indicateur des dépenses des ménages, les ventes de détail ont enregistré une hausse de 2,7% sur un an, contre 3,1% en juin, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). De son côté, la production industrielle s'est affichée en hausse de 3,8% sur un an, mais ce rythme est inférieur à celui de juin (+3,9%) et aux prévisions des analystes (+4,6%). Ces indicateurs « décevants » sont le reflet d'une « perte de vitesse » de la reprise post-pandémie, soulignait Ken Cheung, analyste pour la banque japonaise Mizuho.

Zoom - Hong Kong attend la levée des restrictions

Le chef de l'exécutif de Hong Kong a promis mardi des annonces concernant la levée, très attendue par les habitants et le secteur économique, des strictes restrictions anti-Covid qui maintiennent la ville sous cloche depuis plus de deux ans. « Nous allons bientôt prendre une décision et l'annoncer au public », a déclaré John Lee devant la presse. « Nous voulons être en lien avec les différents endroits du monde. Nous aimerions voir une réouverture ordonnée ».

Depuis plus de deux ans, la politique sanitaire a porté un coup à l'économie du territoire, précipitant la fuite de cerveaux vers des villes rivales de la région. John Lee, désigné par Pékin en juillet pour diriger le territoire, en a donc fait une promesse : la ville rouvrira ses portes au monde tout en gardant les cas de contamination au coronavirus au plus bas. Début août, son gouvernement a réduit la quarantaine obligatoire en hôtel d'une semaine à trois jours pour les personnes arrivant de l'étranger.  Le milieu des affaires et les résidents de la ville l'ont exhorté à supprimer tout bonnement cette mesure mais aucun calendrier n'a encore été donné pour une véritable réouverture de Hong Kong. Le territoire est en pleine récession technique et selon le chef des affaires financières du territoire, le déficit budgétaire pourrait atteindre 100 milliards de dollars hongkongais cette année, soit deux fois plus que les estimations initiales.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 21/09/2022 à 17:46
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Ah bon ? DS va arrêter de produire en chine son haut de gamme la DS 9 ? Dacia va arrêter de produire en chine la Dacia Spring ? Renault d'y produire son VTC mobilize ? Vous croyez vraiment ? non mais vraiment ?

le 21/09/2022 à 22:34
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Bonne remarque, c'est d'autant plus vraie que jamais les entreprises n'ont eu autant besoin de produire en chine, du fait non seulement d'un savoir-faire local, mais aussi pour survivre face à l'inflation record et la crise énergétique Sans la Chine...

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