Les puissances orientales, à commencer par la Chine et la Russie, affichent leur entente à Samarcande ce jeudi. Dans la capitale culturelle de l'Ouzbékistan, joyau architectural sur la route de la soie à la croisée des zones d'influence sino-russes, le président chinois Xi Jinping a rencontré le dirigeant russe Vladimir Poutine. Pour son premier voyage hors de Chine depuis la pandémie, Xi a clairement affiché sa volonté de collaborer avec Moscou pour promouvoir les « intérêts fondamentaux » des deux nations d'après un média d'Etat chinois.
« Jouer un rôle de premier plan » dans le monde
« La Chine est disposée à travailler avec la Russie à un soutien ferme et mutuel sur les questions liées aux intérêts fondamentaux de chacun, et approfondir la coopération pratique en matière de commerce, d'agriculture, de connectivité et d'autres domaines », a déclaré Xi Jinping à Vladimir Poutine, selon la télévision publique chinoise CCTV. En tant que « grandes puissances », Pékin et Moscou disent vouloir assumer « un rôle de premier plan et injecter de la stabilité et de l'énergie positive dans un monde parcouru par le chaos », a-t-il ajouté.
Les deux autocrates ont échangé à l'occasion du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en Ouzbékistan, ancienne république soviétique. L'OCS rassemble, en dehors de la Chine et de la Russie, l'Inde, le Pakistan et les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.
Entente anti-américaine
Après avoir connu des relations chaotiques durant la Guerre froide, les deux puissances cherchent à se rapprocher en dépit d'intérêts parfois divergents. Il s'agit pour les deux voisins, longtemps éloignés par des différends territoriaux et une approche idéologique différente du communisme, de marginaliser les Etats-Unis et les puissances occidentales. A commencer par les dossiers économiques et énergétiques.
Depuis l'invasion russe en Ukraine le 24 février, que Pékin n'a pas formellement condamné, les Occidentaux frappent l'économie russe de sanctions économiques massives que nombre d'autres pays ne suivent pas. Ce qui limite le poids de ces sanctions sur la Russie. De grands pays comme la Chine ou l'Inde continuent de s'approvisionner en hydrocarbures et en matières premières russes, ce qui empêche l'UE et les Etats-Unis d'en juguler les cours. Et précipite une violente crise énergétique...en Europe.
Avec Pékin, Moscou veut trouver une alternative à l'Europe
Avec la Chine, la Russie préserve des débouchés économiques de grande ampleur, qui compensent partiellement la perte des importations européennes. Pékin peut aussi fournir des exportations technologiques ou industrielles dont a besoin Moscou, notamment pour son armement alors que la guerre en Ukraine semble partie pour être violente et durable. Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, n'a pas eu de mots assez forts pour vanter l'amitié entre les deux pays, qualifiée de « solide comme un roc », ou afficher « l'impatience de la Chine de travailler avec la Russie pour porter les relations sino-russes à un degré supérieur dans une nouvelle ère », ou encore pour prédire des perspectives de coopération future « immenses » et rappeler leur « opposition à l'hégémonie sans limite ».
Amitié soigneusement mise en scène
A l'image de ce sommet, le pouvoir russe et chinois s'emploie à mettre en scène leurs rencontres et leurs collaborations, conscients du pouvoir viral de certaines images à l'heure des réseaux sociaux. Ces derniers mois, la diplomatie chinoise et la diplomatie russe n'avait de mots assez élogieux pour décrire l'état de leur relation qualifiée de « solide comme un roc » par le chef des Affaires étrangères chinoise qui faisait aussi part de « l'impatience de la Chine de travailler avec la Russie pour porter les relations sino-russes à un degré supérieur dans une nouvelle ère » et de leur « opposition à l'hégémonie sans limite » ( des Occidentaux, Etats-Unis en tête).
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