Chine : le secteur des services, fortement ralenti en juin

Par Alexandre Gadaud  |   |  447  mots
Les carnets de commande restent trop vides, la chute parait très probable pour le secteur des services chinois. (Photo : Une femme promène son chien dans le quartier abandonné de Guangfuli, à Shanghai, en Chine, le 8 avril 2016.)
Après un début d'année encourageant, les prédictions de diminution de croissance pour la deuxième économie mondiale sont sur le point de se réaliser.

Les carnets de commande restent trop vides. Les observateurs du monde économique chinois avaient pourtant anticipé ce déclin de croissance, et malgré une activité manufacturière en très forte progression depuis le début de l'année, la chute parait très probable. En cause : la demande du secteur tertiaire s'effrite peu à peu, alors qu'elle représente plus de la moitié du PIB chinois. C'est en tout cas ce qu'affirme le groupe de média Caixin, avec la publication mercredi d'un baromètre sur l'indice des directeurs d'achats (PMI) sur les services.

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Un indice révélateur d'une panne de croissance

Le groupe Caixin s'est spécialisé dans la publication d'informations financières et économiques, observant principalement l'activité du monde économique chinois. L'indice des directeurs d'achat sur les services (PMI) qu'il publie - calculé indépendamment par le cabinet IHS Markit - s'approche dangereusement de la barre des 50. Un indice au-dessus de ce seuil témoigne d'une expansion de l'activité, en deçà, il signale une régression. Or, il est passé de 52,8 en mai à 51,6 en juin, perdant ainsi 1,2 point. Au mois d'avril, ce PMI glissait déjà à 51,5 - son plus bas niveau depuis 11 mois - avant de remonter provisoirement en mai.

Selon l'institut d'analyse CEBM, rattaché à Caixin, la morosité de la conjoncture actuelle pèse sur les dépenses des clients : les entreprises chinoises du secteur ont enregistré la plus faible progression de leurs nouvelles commandes depuis un an. Il précise, par la même occasion, que le léger rebond de l'activité manufacturière ne suffira pas à dévier l'économie chinoise de sa dynamique baissière.

Un déclin masqué par Pékin

Pékin vante ses efforts pour rééquilibrer son modèle économique vers les services et la consommation intérieure, au détriment des industries lourdes et des exportations à faible valeur ajoutée. De plus, le régime s'efforce de resserrer sa politique monétaire afin de dégonfler la dette nationale, tout en durcissant les restrictions d'un marché immobilier en pleine surchauffe. De quoi enrayer des moteurs cruciaux de l'économie : le PIB chinois avait connu, au premier trimestre, un sursaut largement dû au boom de la construction.

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Toutefois, les chiffres officiels, délivrés par le gouvernement chinois, ne sont pas représentatifs de sa santé économique. Les indices PMI, publiés par Caixin, privilégient avant tout les PME et le secteur privé, alors que les indicateurs officiels du gouvernement s'intéressent d'avantage aux grands groupes appartenant à l'état.

(avec agences)