Energie : baisse du chauffage, rouler moins vite, télétravail... Ces petits gestes pour réduire la dépendance européenne à la Russie

Par latribune.fr  |   |  721  mots
D’après l’AIE et la Commission européenne, ils peuvent permettre à un ménage européen d'économiser en moyenne plus de 450 euros par an. (Crédits : Reuters)
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) et la Commission européenne plaident pour l'effort collectif afin d'économiser les énergies et donc réduire la dépendance de l'Europe à la Russie. Elles viennent de lister une série de neuf « petits gestes » simples que tous les ménages peuvent mettre en place. À la clé, des millions de barils utilisés en moins, sachant que, avant la guerre en Ukraine, 25% à 30% des importations européennes de pétrole venaient de Russie.

Ce sont de « petits gestes » quotidiens pour économiser l'énergie qui peuvent rapporter gros. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), chargée de conseiller les pays de l'OCDE en matière de politique énergétique, et la Commission européenne ont présenté ce jeudi 21 avril neuf gestes qu'elles qualifient de simples et qui permettraient d'éviter l'utilisation de 220 millions de barils de pétrole par an. Non négligeables quand on sait que la Russie exportait vers l'UE l'équivalent de près de 4 millions de barils par jour en 2019, soit environ 1,4 milliard de barils. Pour rappel, en 2020-2021, 25 à 30% des importations européennes de pétrole venaient de Russie.

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Baisser le chauffage, télétravailler, prendre son vélo...

L'AIE suggère ainsi de baisser le chauffage (et d'utiliser moins d'air conditionné l'été), de mieux régler le chauffe-eau ou encore de recourir au télétravail. Plusieurs conseils concernent la voiture : l'utiliser de façon plus économique (covoiturage, moins de climatisation), lever le pied sur autoroute et la laisser au garage le dimanche quand on habite en ville. L'agence prône enfin la marche ou le vélo pour les trajets courts, l'utilisation des transports publics et le recours au train (plutôt que l'avion) pour les déplacements de moins de 1.000 km.

« Ces suggestions sont pratiques, faciles à mettre en œuvre et ont déjà été appliquées à plusieurs reprises dans des contextes différents », a souligné le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, faisant référence à la lutte contre les pics de pollution ou les économies mises en œuvre dans les années 1970 face au choc pétrolier. Et d'ajouter : « nous sommes à mon avis dans la première crise énergétique globale et il semble que cette crise puisse durer un moment ».

En plus de réduire la dépendance aux énergies russes de l'Europe, ces gestes sont bons pour le portefeuille des ménages. D'après l'AIE et la Commission européenne, ils peuvent permettre à un ménage européen d'économiser en moyenne plus de 450 euros par an.

« Nous disons comment les citoyens européens peuvent jouer un rôle, en économisant de l'argent, en réduisant la dépendance à l'énergie russe et en aidant à atteindre nos objectifs climatiques », a résumé Fatih Birol.

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Se défaire des énergies russes, une question d'éthique

L'AIE a déjà publié récemment des plans pour réduire la dépendance européenne au gaz et au pétrole russe. Un plan proposait notamment de diminuer d'au moins un tiers les 155 milliards de m3 de gaz russe importés par l'Europe en 2021 tout en accélérant la réduction des émissions de CO2.

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Cesser d'acheter du gaz russe est une des priorités de l'Italie notamment. « À mon avis, nous devrions bientôt interrompre pour des raisons éthiques les livraisons de gaz russe », a déclaré ce jeudi 21 avril le ministre italien de la Transition écologique Roberto Cingolani au quotidien La Stampa.

L'Italie diversifie pour cela ses sources d'approvisionnement en gaz à toute vitesse depuis le début de la guerre. Après l'Algérie, la péninsule va pouvoir compter sur l'aide de l'Égypte, bientôt de l'Angola, du Congo ou encore du Mozambique.

Une position partagée par le ministre français de l'Économie, mais concernant le pétrole. « Il est plus que jamais nécessaire » de cesser les importations européennes de pétrole russe, a-t-il répété mardi 19 avril sur Europe 1. Bruno Le Maire « espère » convaincre les Européens « dans les semaines qui viennent » et ainsi arrêter de financer la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine. Mais selon plusieurs sources européennes, un éventuel arrêt des importations d'or noir en provenance de Russie pourrait prendre « des mois ».

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 (Avec AFP)