Hausse disparate des revenus dans les pays de l'OCDE

Par Grégoire Normand  |   |  700  mots
La croissance du revenu réel des ménages par habitant a également ralenti en France, s’établissant à 0,1% (contre 0,4% au trimestre précédent), tandis que la croissance du PIB réel par habitant a accéléré à 0,6% au quatrième trimestre.
Les revenus des ménages ont clairement ralenti au Royaume-Uni dans le contexte du Brexit au cours du quatrième trimestre. À l'inverse, les revenus des Italiens ont connu une forte croissance sur la même période.

La croissance ne profite pas de la même façon à tout le monde. Selon un communiqué de l'OCDE publié ce lundi 7 mai, la hausse du revenu réel des ménages par habitant (*)  dans les pays développés s'établit à 0,3% au quatrième trimestre 2017 contre 0,2% au troisième trimestre. Sur l'ensemble de l'année 2017, la croissance du revenu des ménages dans la zone OCDE a légèrement ralenti à 0,7% en 2017 contre 0,8% en 2016. Si l'activité a clairement repris dans toutes les économies développées, les revenus des habitants n'ont pas évolué de la même façon.

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Des variations de revenus contrastées

Sur l'ensemble des sept grandes économies (**), la croissance du revenu réel des ménages par habitant a ralenti au dernier trimestre 2017 par rapport au troisième trimestre dans tous les pays, sauf l'Italie. Ce coup de frein a été le plus important au Canada où le revenu réel des ménages par habitant a ralenti à 0,3% au dernier trimestre 2017 après deux trimestres de croissance assez forte (autour de 1%). Aux États-Unis, le revenu réel des ménages par habitant est resté stable durant les trois derniers mois de l'année.

Au niveau de l'Union européenne, la croissance du revenu des ménages a accéléré entre le troisième trimestre et quatrième trimestre passant de 0,5% à 0,8%, mais là encore, il existe de réelles divergences. Si l'Italie gagne 0,1 point de pourcentage passant de 0,8% à 0,9%, beaucoup de grandes économies ont connu un ralentissement, voire une contraction. En France, le rythme de progression a sérieusement baissé passant de 0,4% à 0,1%. En Allemagne, les revenus trimestriels des ménages ont baissé, de même qu'au Royaume-Uni.

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Un quart des salaires sous forme d'impôt et de cotisations

En 2017, les actifs des pays développés ont versé en moyenne plus d'un quart de leurs salaires bruts sous forme d'impôt, selon une récente étude de l'OCDE publiée à la fin du mois d'avril. Mais là encore, des disparités persistent entre les différents pays. Le taux moyen à l'échelle de l'OCDE pour une personne célibataire sans enfant, est resté stable, mais les moyennes par pays varient entre 15% au Chili, en Corée et au Mexique, et plus de 35% en Allemagne, en Belgique et au Danemark. Les taux moyens d'imposition a augmenté dans 20 des 35 pays membres de l'OCDE, principalement en raison de hausses de salaires. Ils ont baissé dans 13 pays et sont restés inchangés dans deux pays (Chili et Hongrie).

Recul de la pression fiscale sur les salaires

Les prélèvements fiscaux et sociaux sur les revenus du travail ont diminué en 2017 de 0,13 point de pourcentage pour représenter 35,9% du salaire brut. En 2017, les impôts sur le revenu et les cotisations de sécurité sociale acquittés par les employeurs et les salariés ont été les plus élevées en Belgique (53,7%), en Allemagne (49,7%), en Italie (47,7%) et en France (47,6%). À l'opposé, les prélèvements fiscaux et sociaux les plus faibles ont été recensés au Chili (7%), en Nouvelle Zélande (18,1%) et au Mexique (20,4%). Entre 2016 et 2017, les prélèvements ont augmenté dans 18 pays sur 35 et ont diminué dans 16 autres tandis qu'ils sont restés inchangés au Chili.

Les prélèvements peuvent changer en fonction de la nature des ménages mais de manière générale, ils sont plus faibles dans tous les pays de l'OCDE pour les ménages avec enfants que pour les célibataires sans enfant, hormis au Mexique et au Chili où les taux sont identiques pour les deux types de ménage.

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(*) Pour l'OCDE, le revenu des ménages par habitant est un indicateur clé de la situation matérielle des ménages. Il est calculé après déduction des impôts et des cotisations sociales. "Il fournit un meilleur indicateur que le produit intérieur brut (PIB) des ressources dont disposent les ménages pour acheter des biens et services ou épargner pour l'avenir" pour l'organisation internationale.

(**) Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni.