L'administration Obama dévoile le questionnaire d’embauche d’Al-Qaida

L'administration américaine vient de déclassifier des centaines de documents d'Al Qaida, retrouvés lors du raid du 2 mai 2011 qui a causé la mort d'Oussama Ben Laden.
Sylvain Rolland
L'ancien chef d'Al-Qaida, qui cherchait à améliorer la qualité de ses recrues et à leur enseigner dans des centres de formation les meilleures pratiques de combat.
L'ancien chef d'Al-Qaida, qui cherchait à améliorer la qualité de ses recrues et à leur enseigner dans des centres de formation les meilleures pratiques de combat. (Crédits : © 2010 Thomson Reuters)

On connaissait Oussama Ben Laden le terroriste, voici Oussama Ben Laden le DRH. Selon des documents récupérés lors du raid américain qui lui a coûté la vie en mai 2011, le chef d'Al Qaida gérait son réseau terroriste comme une entreprise et montrait un intérêt très fort pour l'administration.

Ainsi, pour recruter ses futurs martyrs, Oussama Ben Laden n'hésitait pas à recourir aux méthodes classiques des DRH. Parmi les centaines de documents déclassifiés ce jeudi par l'administration américaine, figure un questionnaire étrange, qui ressemble à s'y méprendre à une fiche de renseignements personnels qu'un futur employé doit remplir avant une embauche.

Nom, prénom, profession du père et nom du grand-père

Sauf que si le ton est très formel, les questions n'ont rien de classique. La missive commence par une longue mise en garde.

"Merci de remplir les informations requises de manière exacte et honnêtement. Merci d'écrire clairement et lisiblement. Si vous ne parlez pas l'Arabe, merci d'écrire dans la langue que vous connaissez. Merci de ne partager les informations de ce questionnaire avec personne en respect du Tout-puissant Allah. La lecture de ce formulaire de recrutement est limitée aux individus concernés uniquement. Pour discuter d'un éventuel problème, merci de contacter votre frère superviseur direct".

Le postulant-terroriste est ensuite invité à fournir des informations personnelles comme son nom, son surnom, le nom et la profession de son père, le nom de son grand-père, le nombre de membres de sa famille, ou encore son âge et sa profession.

D'éventuelles connaissances en chimie ou en communication ?

Puis viennent une série de questions extrêmement précises. Comme pour calculer l'ancienneté du salarié, le questionnaire s'enquiert de la "date d'arrivée dans la terre du Djihad". Si la nature de l'engagement n'est pas précisée, le futur employeur veut tout de même connaître combien de temps sa recrue "compte rester dans le Djihad" et quels sont ses loisirs, quelles langues il parle ou écrit, ses domaines d'expertises, ses éventuelles connaissances en chimie et en communication, et ses éventuelles expériences dans d'autres groupes.

Plus le questionnaire avance, plus les questions se font personnelles. "Avez-vous été en prison?" "reçu un entraînement militaire ?", "utilisez-vous un vrai ou un faux passeport pour voyager?".

Enfin vient LA question:

"Voulez-vous exécuter une opération suicide?" Et : "Qui devons-nous contacter si vous devenez un martyr?"

 "L'une des spécialités dont nous avons besoin et que nous ne devons pas négliger est la science de l'administration", écrivait l'ancien chef d'Al-Qaida, qui cherchait à améliorer la qualité de ses recrues et à leur enseigner dans des centres de formation les meilleures pratiques de combat.

Sylvain Rolland
Commentaires 3
à écrit le 21/05/2015 à 15:10
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Les plus belles histoires viennent des USA, comment ne pas les croire!!

à écrit le 21/05/2015 à 13:39
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Moi je pense que les contribuables US seraient plutôt intéressés au montant de leurs "dons" à cette organisation.

à écrit le 21/05/2015 à 13:36
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Il aurait pu ajouter: "Si vous ne recevez pas de nos nouvelles d'ici un mois, veuillez considérer que nous n'avons pas retenu votre candidature".

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