L'intelligence artificielle, bonne pour les entreprises... et les salariés ?

CHRONIQUE DU "CONTRARIAN" OPTIMISTE. Le recours croissant de l'intelligence artificielle (IA) dans l'organisation des entreprises n'est pas sans susciter des craintes et des réticences. A tort, si l'on en croit une enquête du BCG qui montre que dans les entreprises qui ont adopté l'IA une majorité des employés trouve que l'organisation s'est améliorée avec des effets bénéfiques pour chacun d'entre eux et une meilleure compétitivité pour l'entreprise.
Robert Jules
(Crédits : DR)

La présence croissante de l'intelligence artificielle (IA) dans le monde du travail va-t-elle nous faire basculer dans une dystopie à la Matrix, où les machines prennent le pas sur l'humain? Rien n'est moins sûr si l'on en croit une enquête menée par le BCG et la MIT Sloan Management Review auprès de 2.197 cadres dans 106 pays et 28 secteurs d'activité qui montre l'effet positif d'une IA utilisée efficacement dans l'organisation de l'entreprise.

Clarté des rôles de chacun

Ainsi, 78% des personnes interrogées se disent satisfaites sur au moins un des critères suivants : enthousiasme, collaboration, clarté des rôles de chacun, apprentissage collectif. Et 51% sont même positifs sur tous les points, signe qu'une entreprise est mieux organisée à l'aide d'un IA.

Cette meilleure visibilité a pour conséquence aux yeux de 63% d'entre eux de renforcer leur confiance en eux-mêmes et dans l'entreprise, ce qui les rend mieux préparés pour affronter la concurrence et plus aptes à saisir les opportunités.

Un tel programme d'algorithmes modifie aussi - pour 64% des entreprises - le mode  d'évaluation de la performance générale, notamment grâce à une concentration des collaborateurs sur les tâches où ils sont les meilleurs, un alignement commun sur l'objectif à atteindre et un apprentissage plus collectif. Contre-intuitivement, l'IA rend l'organisation plus humaine.

Toutefois, souligne l'enquête, de tels bienfaits ne peuvent advenir que si les employés ont une attitude positive à l'égard de l'IA, avant son introduction dans l'organisation de l'entreprise. Une telle méfiance, jugent les personnes interrogées, vient d'un manque de compréhension (à 49%) ou de formation (à 46%).

Si ces barrières ne sont pas un problème de moyens pour les grandes entreprises internationales interrogées par le BCG, il n'en est pas de même pour les PME, pour lesquelles l'expérience est plus risquée.

Une consultation organisée en mars dernier par les sénateurs s'est penchée sur le problème des "nouvelles organisations et transformation de la relation au travail" dans les PME. Le développement de la robotisation, la gestion de la data ou encore la banalisation du télétravail depuis la crise sanitaire du Covid-19 bousculent le monde des PME. Or, souligne le compte-rendu, pour les représentants des syndicats audités, "il est essentiel que les entreprises et leurs managers conservent la maîtrise de l'organisation du travail au lieu de subir les phénomènes venant "percuter le travail", tels que l'intelligence artificielle".

Boussole et garde-fou

Or, cette maîtrise est précisément ce qui nécessite une remise à plat de l'organisation, pour profiter des bienfaits de l'IA. Arnaud Laroche, consultant chez EY, pointe le risque - classique - d'une stratégie développée par une direction qui même avec l'IA reste "hors sol", n'arrivant pas à implémenter une nouvelle organisation auprès de l'ensemble des collaborateurs. A contrario, une décentralisation sans cadre risque de diluer sans convergence les initiatives. La difficulté est donc d'abord de définir ce cadre central qui "agit comme une boussole, un outil de gouvernance, mais aussi un garde-fou qui permet de s'assurer que tous vont dans la même direction et ainsi de pouvoir compter sur un socle technologique unifié", indique Arnaud Laroche.

Ce n'est qu'une fois cette opération effectuée, qui nécessite une prise de conscience du management, notamment dans les PME, que le déploiement des algorithmes peut être décentralisé et permette de sortir de l'ancienne matrice.

Robert Jules
Commentaires 4
à écrit le 07/11/2021 à 12:19
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les prix doivent monter car l'inflation permets de gaver les ponctionnaires qui n'apportent rien : il suffit de voir l'inutilité de l'école, des flics et autres hopitaux qui ne font que se gaver sur le dos des agriculteurs ou des artisans qui doivent...

à écrit le 07/11/2021 à 11:33
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L'une des conséquence tragique est que intelligare n'est pas le propre ou la caractéristique principale de l'intelligence puisque c'est parfaitement automatisable et ne rend pas les machines intelligentes... C'est juste une fonction, très utile, mais...

à écrit le 06/11/2021 à 11:48
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Quand on manque d'intelligence, elle devient artificielle!

à écrit le 06/11/2021 à 10:04
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IA est un abus de langage ,si on se réfère à la littérature de SF .On en est loin très loin, un agglomérat plus ou moins réussi d'algorithmes serait plus exact . Nous sommes dans un marketing futuriste pour faire un buzz, un bon papier ou une justif...

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