Trump en position pour construire de nouvelles relations avec la Russie

L'arrivée de Donald Trump à la tête du pouvoir pourrait modifier les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie. Les connexions entre le républicain et la Russie pourraient ainsi modifier les perspectives tant sur le plan diplomatique que sur le plan économique.
Grégoire Normand
Lors de la campagne américaine, Trump et Poutine ont régulièrement exprimé des messages de soutien réciproques.

Quelques heures après la victoire de Donald Trump, Vladimir Poutine a adressé un télégramme de félicitations pour son élection à la Maison Blanche. "Nous sommes prêts à restaurer les relations entre la Russie et les Etats-Unis", a déclaré le dirigeant russe ajoutant qu'il espère "un dialogue constructif".  Après des années de tensions au niveau des relations américano-russes, cette élection surprise devrait profondément modifier les échanges entre Moscou et Washington.

Une victoire célébrée au Parlement et adressée à la diplomatie

Les députés russes de la Douma ont également applaudi la victoire de Donald Trump. Vladimir Jirinovski, le chef du Parti libéral-démocrate de Russie  a souhaité "longue vie à Donald Trump" dans des propos recueillis par le Monde. Il a également traité Hillary Clinton de "vicieuse" et de refuser "la paix au Moyen-Orient et avec la Russie".  Le président de la Commission des affaires étrangères à la Duma, Leonid Sloutski, a évoqué l'arrivée de Trump comme "un matin d'espoir". Il espère ainsi que la nouvelle administration va se démarquer de la précédente qui aurait cherché à construire "sur le sang, un monde unipolaire" selon RFI.

Poutine envisage un dialogue constructif avec trump

Poutine a bien accueilli la victoire de Trump devant une assemblée de diplomates étrangers.

Devant une assemblée de 19 nouveaux ambassadeurs étrangers en Russie, Vladimir Poutine a exprimé sa volonté de rétablir des relations plus importantes dans un discours mis en ligne sur le site du Kremlin :

"Nous avons entendu les discours qu'il a fait en tant que candidat pour la présidence afin de restaurer les relations entre les deux pays. Nous réalisons et comprenons que ce ne sera pas un chemin facile étant donné l'état actuel des relations dégradées. Mais comme je l'avais dit avant, ce n'est pas de notre faute si l'état de nos relations avec la Russie sont à ce point. La Russie est prête et cherche à revenir à des relations avec les Etats-Unis dans leur ensemble."

Il a également ajouté que cela sera "bénéfique pour les Russes et les Américains et aura un impact positif sur le climat général dans les relations internationales, donnant une responsabilité particulière à la Russie et aux Etats-Unis pour maintenir une sécurité et stabilité globale."

Une admiration réciproque

A plusieurs reprises, Vladimir Poutine avait déjà exprimé son admiration pour Donald Trump qu'il considérait comme un "homme brillant et plein de talent", le "favori incontesté de la course présidentielle". De son côté, Donald Trump a souligné des points communs avec le chef du Kremlin et notamment leur opposition commune à Barack Obama. Il avait déclaré qu' "une partie du problème entre l'Ukraine et les Etats-Unis vient du fait que Vladimir Poutine ne respecte absolument pas (le) président Barack Obama."

Le New-York Times avait livré en septembre dernier une analyse sur l'admiration que voue Donald Trump à Vladimir Poutine, le considérant comme "un modèle présidentiel". Interrogée par le journal américain, Angela E. Stent, professeur à l'université de Georgetown pense "qu'il admire Mr Poutine en tant qu'homme fort qui obtient des choses."

La Syrie et l'Ukraine au centre des antagonismes

La dégradation des relations entre la Russie et les Etats-Unis s'est accélérée ces dernières années en raison de la crise ukrainienne. Sur ce point, Trump et la Russie ont eu pendant longtemps une connaissance commune. Il s'agit de Paul Manafort qui a été directeur de campagne de Donald Trump jusqu'en août dernier avant d'être rattrapé dans des affaires ukrainiennes. En effet, ce dernier a pendant des années entretenu des relations avec l'ancien chef d'Etat ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovitch. Paul Manafort serait soupçonné d'être impliqué dans des affaires de financement politique occulte. Par ailleurs, l'ancien stratège de Trump a pendant longtemps conseillé des dictateurs comme le Zaïrois Mobutu Sese Seko. Hillary Clinton avait profité de cette troublante affaire pour dénoncer les déclarations élogieuses de Donald Trump envers la Russie. Donald Trump avait également suggéré dans une interview à la chaîne ABC que les Etats-Unis acceptent l'annexion de l'Ukraine si cela pouvait améliorer les relations avec la Russie et renforcer la coopération dans la lutte contre l'Etat islamique.

Au Proche-Orient, l'arrivée de Donald Trump fait débat et les futures positions diplomatiques américaines suscitent des interrogations. S'il a affirmé ne pas soutenir clairement le régime de Bachar Al-Assad, il soutient clairement les actions des Russes en Syrie. "Je n'aime pas Assad. Mais Assad fait la guerre à l'Etat islamique. La Russie fait la guerre à l'Etat islamique. Et l'Iran fait la guerre à l'Etat islamique," a-t-il déclaré en septembre dernier.

Des perspectives économiques incertaines

A l'annonce de la victoire de Trump, la grande majorité des marchés mondiaux et des monnaies ont plongé rapidement. En effet, les marchés redoutent la période d'instabilité politique et économique consécutive à la victoire du milliardaire alors que la plupart s'attendaient à l'élection d'Hillary Clinton. Par ailleurs, Trump a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de remettre en cause plusieurs grands accords de traité de libre-échange et mettre en place plus de barrières douanières. A l'inverse, les marchés russes ont fini la matinée en bonne position. Le rouble s'est également stabilisé face au dollar. Selon Charles Robertson, économiste de la Banque Renaissance,  "la Russie est peut être le marché émergent considéré comme le plus bénéficiaire d'une présidence de Trump, avec l'espoir qu'il pourrait assouplir les sanctions visant la Russie en 2017".

A plus long terme, les perspectives d'échanges commerciaux entre les deux pays sont plus qu'incertaines. Mais Trump pourrait se servir de ses connaissances et son entourage pour entretenir des liens de confiance avec le Kremlin sur le plan économique. Son conseiller aux affaires internationales Carter Page a pendant longtemps conseillé le pétrolier Gazprom lors d'importantes opérations financières. Selon Le Monde, cet ancien banquier était encore actionnaire minoritaire chez Gazprom au mois d'août dernier alors que celle-ci fait partie des entreprises russes sous sanctions américaines depuis l'annexion de la Crimée. Les prochaines semaines devraient être déterminantes pour l'avenir des relations américano-russes.

Grégoire Normand
Commentaires 9
à écrit le 12/11/2016 à 15:41
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Bullshit ! L'un se demande comment manipuler l'autre et inversement... Plus subtil, Trump va laisser Poutine faire la guerre à la place de l'Amérique, et si il faut que la Crimée soit russe pour faire plaisir à Vladimir, franchement, quelle import...

à écrit le 11/11/2016 à 11:51
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@ BONJOUR Critiquer TRUMP pourquoi parce qu'il a les pieds sur terre ! pas comme notre président normal.... Tien curieux il n'est pas allé à WASHINGTON faire allégeance au nouveau président des U.S.A. pourquoi... Critiquer TRUMP parce qu'il fa...

à écrit le 10/11/2016 à 19:47
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On va vers un désengagement Us de l' Otan....alors qui pour prendre le commandement ? Perso je verrai bien l' Angleterre et comme n° 2 la Pologne , hein classe .

le 11/11/2016 à 13:12
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@roro: le seul possible, c'est Hollande et les Polonais s'en réjouiront d'autant plus que le Donald américain a la trompe (en fait trunk et pas Trump en anglais) et le Donald polonaise la défense d'éléphant (tusk en anglais). Je précise pour ceux qu...

à écrit le 10/11/2016 à 18:59
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La réalité et son principe vont lui être expliqué dans le 2 mois qui suivent. Comme pour notre Lemaire français, son intelligence est sans doute un handicap...l'innocence en plus. Bien heureux les simples d'esprit. Quant au principe de Peter, il s'a...

le 11/11/2016 à 9:03
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C'est l'administration américaine qui dirige les USA, pas un quelconque président dont l'élection ressemble plus à un concours des Miss.

à écrit le 10/11/2016 à 17:00
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P.S.: Obama a permis de nombreux nouveaux contrats dans les pays musulmans, Trump va permettre certainement de nombreux nouveaux contrats dans les pays catho orthodoxes... Définitivement oui, les américains sont de véritables génies en obtention ...

à écrit le 10/11/2016 à 16:46
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C'est le peuple américain qui va en baver, ce sont les plus pauvres comme d'habitude, toujours plus nombreux aux états unis, ceux que ce pays a prit pour habitude de cacher aux yeux du monde qui vont en prendre le plus par la tête. Mais l'avantag...

le 10/11/2016 à 18:17
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Disons que leur enthousiasme russolâtre est proportionnel au montant des prêts que Poutine leur fait consentir par des banquiers amis. S'ils arrivent à dealer avec les Emirats Arabes Unis (ne riez pas c'est en cours), ils seront soudain beaucoup m...

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