PODCAST. Baisses d’impôts : un plan Marshall ou un mini plan Attal ?

HISTOIRES ECONOMIQUES. Gabriel Attal, le ministre des comptes publics, l'assure : il y aura des baisses d'impôts l’an prochain pour les Français qui travaillent. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : Reuters)


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C'est la bonne surprise sucrée que prépare le gouvernement après le salé des retraites.

Bercy travaille sur plusieurs options, comme une nouvelle baisse du barème de l'impôt sur le revenu. Mais, avec le prélèvement à la source, cela ne se voit que de façon homéopathique sur la fiche de paie. Difficile de communiquer avec tambour et trompette. Une idée plus visible serait de reprendre la promesse d'Emmanuel Macron d'alléger les droits de succession. Mais cela concerne peu les classes moyennes.

Autre option : donner une part entière de quotient familial, et non plus une demi-part, au premier enfant. Ce serait une mesure populaire pour les jeunes couples qui travaillent.
Enfin, il y a la possibilité d'aller plus loin dans la défiscalisation des heures supp. Mais le plafond a déjà été rehaussé de 5 000 à 7 500 euros l'an dernier.

Gabriel Attal s'est mis sous pression lui-même en parlant de « plan Marshall » pour les classes moyennes.

Le mot est fort et au final, la baisse des impôts annoncée pourrait bien ressembler à un « mini plan Attal », tant les marges de manœuvre sont faibles. A moins que...

La créativité fiscale de Bercy est légendaire. On pourrait ainsi avoir un jeu de bonneteau entre la fin de certaines niches fiscales, notamment celles qui sont contraire à l'objectif climatique - il y en a, pour près de 8 milliards d'euros - dont la suppression financerait quelques cadeaux pour les classes moyennes. Toute la difficulté étant que le geste soit perceptible et pas seulement cosmétique, afin que le président puisse faire quelques annonces fortes le 14 juillet au sortir des 100 jours.

Il y a un hic, et de taille !

Avec 3 000 milliards d'euros de dette, le gouvernement n'a pas vraiment les moyens de faire de cadeaux fiscaux dans le contexte de hausse des taux d'intérêt. L'agence Fitch a adressé vendredi dernier un coup de semonce en dégradant la signature de la France et le gouverneur de la Banque de France a récemment sévèrement critiqué « les baisses d'impôts non financées » d'Emmanuel Macron.

Or, des baisses d'impôts financées par de la dette, il n'y a que cela dans les derniers budgets. Huit milliards d'euros de baisse sur deux ans de la CVAE, la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises, qui a remplacé la taxe professionnelle.

Pour les ménages, il y a aussi déjà eu d'importantes mesures, comme la baisse de 14% à 11% de la première tranche de l'impôt sur le revenu, mais aussi la fin de la suppression de la taxe d'habitation et celle de la redevance.

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Philippe Mabille
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