Allemagne : les socio-démocrates prêts à donner un coup de pouce à Merkel

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  416  mots
De gauche à droite, la chancelière allemande Angela Merkel et le leader du parti socialiste allemand (SPD) lors des législatives de septembre Martin Schulz.
Après l'échec d'une alliance avec les libéraux et les Verts, la seule solution pour Angela Merkel est de se tourner vers les socio-démocrates. Leur leader, Martin Schulz, ne serait pas opposé à soutenir un gouvernement minoritaire, mais refuse toujours de reconstituer une "grande coalition" avec la droite.

Deux mois après le scrutin des législatives, les leaders politiques allemands n'ont toujours par réussi à s'entendre pour former un nouveau gouvernement. Après l'échec des discussions en vue d'établir une coalition "Jamaïque" rassemblant la CDU-CSU (la droite), les libéraux du FDP (centriste) et les Verts, les appels se multiplient pour la reconduction de l'alliance gouvernementale entre conservateurs et sociaux-démocrates.

Le numéro un du Parti social-démocrate (SPD), Martin Schulz, serait prêt à entamer des négociations avec la chancelière Angela Merkel (CDU) et envisagerait de lui offrir son soutien pour former un gouvernement minoritaire, selon les informations de Bloomberg. En revanche, Martin Schulz se refuse toujours à recréer une grande coalition avec la chancelière comme lors de la mandature précédente.

Toujours selon l'agence, le leader du SPD devrait annoncer sa décision au président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier. Les deux hommes doivent se rencontrer ce jeudi après-midi. Le président Steinmeier mène depuis plusieurs jours des consultations en vue de faciliter la formation d'un gouvernement et d'éviter de nouvelles élections.

Divisions au sein chez les socio-démocrates

Pour mémoire, Martin Schulz avait exclu une nouvelle "grande coalition" avec les conservateurs après les mauvais résultats de son parti aux élections législatives de septembre.

Après quatre années de pouvoir partagé avec le bloc CDU-CSU, il veut que le parti reconstitue ses forces dans l'opposition mais ce choix semble de plus en plus discuté au sein même de sa formation. Trente élus du SPD au Bundestag, sur 153, se sont interrogés lors d'une réunion sur la décision de Schulz, a rapporté mercredi le quotidien Bild.

Selon le journal, le ministre sortant des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, qui a laissé la direction du SPD à Schulz quand il a pris la tête de la diplomatie allemande cette année, est également favorable à une nouvelle "grande coalition".

Dans un entretien jeudi à la chaîne ZDF, le numéro deux du SPD, Karl Lauterbach, a jugé lui aussi que son parti devait réexaminer sa position. Mais il s'est dit sceptique sur la possibilité de former une nouvelle coalition si Angela Merkel reste à la chancellerie. Côté conservateur également, des voix s'élèvent en faveur d'un nouvel accord avec le SPD.

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(J.-C.C avec Reuters)