Élections européennes : LREM et le RN au coude-à-coude

Par Grégoire Normand  |   |  839  mots
Les élections européennes auront lieu du 23 au 26 mai prochains. (Crédits : Reuters/ Vincent Kessler)
22% des Français interrogés par BVA ont l'intention d'aller voter pour la liste de La République en marche (LREM) contre 21% pour celle du Rassemblement national (RN) conduite par Jordan Bardella, selon le dernier baromètre BVA pour La Tribune, Europe 1 et Orange. Il y a deux mois, l'écart était encore de six points entre les deux forces politiques.

L'écart entre le Rassemblement national (RN) et La République en marche (LREM) se réduit sérieusement. Selon le dernier baromètre BVA pour La Tribune, Europe 1 et Orange, la liste emmenée par Jordan Bardella (RN) gagne 1 point pour atteindre 21% d'intentions de vote en ce début du mois de mai. De son côté, la liste LREM-Modem conduite par Nathalie Loiseau perd deux points pour obtenir 22% d'intentions de vote. Lors de l'enquête BVA menée le 11 avril, l'écart était encore de 4 points entre les  résultats favorables à la liste LREM-Modem (24%) et ceux en faveur de la liste du RN (20%).

Alors que l'enquête a été réalisée entre le 30 avril et le 2 mai, les récentes annonces d'Emmanuel Macron le 25 avril dernier en réponse à la crise des "Gilets jaunes" ne semblent pas avoir eu d'incidences favorables sur la liste de la majorité présidentielle pour les Européennes.

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La droite perd du terrain

Après avoir marqué des points en mars et avril, la liste Les Républicains (LR) dominée François-Xavier Bellamy perd 0,5 point pour s'établir à 13%. Le parti présidé par Laurent Wauquiez pourrait ainsi perdre des sièges par rapport au scrutin de 2014 (20,8%).

Toujours à droite, la liste Debout la France (DLF) conduite par Nicolas Dupont-Aignan obtient 4,5% des intentions de votes (+ 0,5 point). Enfin, le mouvement Les Patriotes, emmené par Florian Philippot, plafonne à 2%.

Une gauche toujours éclatée

Sur l'échiquier politique, la multiplication des listes à gauche pourrait renforcer les divisions au sein de l'hémicycle européen. La liste de la France insoumise (LFI) conduite par Manon Aubry pourrait arriver en tête avec 9% des intentions de vote contre 7,5% lors de la dernière enquête. Cette liste est suivie de celle du Parti socialiste (5,5%) emmenée par Raphaël Glucksmann qui se maintient au même niveau qu'en avril. Enfin, arrivent la liste de Génération.s de l'ancien socialiste Benoît Hamon avec 3%, la liste du Parti communiste conduite par l'adjoint à la mairie de Paris, Ian Brossat (2,5%).

Chez Europe-Ecologie-les-Verts (EELV), la liste des candidats conduite par Yannick Jadot pourrait atteindre 7,5% des suffrages, en légère hausse par rapport à avril (+ 0,5 point). Cette force politique est néanmoins en retrait par rapport à février (9%). Aux élections européennes de 2014, le parti avaient remporté 8,95% des suffrages. Enfin, la liste des "Gilets jaunes" remporte l'adhésion de 3% des personnes interrogées.

Un intérêt en légère hausse

Les résultats du baromètre réalisé par l'institut de sondages indiquent que 59% des personnes interrogées se montrent intéressées. C'est légèrement mieux qu'en avril (56%) mais il y a un vrai infléchissement par rapport à février et mars (62%).

À l'opposé, 39% des Français se déclarent indifférents à ce scrutin. C'est un peu mois que par rapport à avril (42%). À titre de comparaison, 35% des personnes interrogées se disaient "pas intéressées" au mois de février. À quelques semaines des élections, le désintérêt des électeurs pour cet enjeu électoral est relativement préoccupant pour les candidats qui peinent à faire décoller leur campagne.

Un manque d'intérêt chez les jeunes

Sur l'échantillon interrogé par BVA, il existe de véritables disparités entre les générations. Chez les 18-34 ans, seuls 50% des personnes interrogées se montrent intéressées contre 73% chez les 65 ans et plus. De forts contrastes existent également entre les catégories socioprofessionnelles. Le scrutin européen suscite de l'intérêt chez les cadres (70%) et les retraités (72%). En revanche, les employés et ouvriers (49%) et les professions intermédiaires (52%) se montrent beaucoup plus partagés.

Sur le plan politique, 82% des partisans de La République en marche expriment de l'intérêt pour les élections de fin mai. Ils sont suivis de ceux de la France insoumise (77%) et ceux du Rassemblement national (71%). Enfin, arrivent ceux d'Europe-Ecologie-les-Verts (69%) et ceux du Parti socialiste (61%). Chez les partisans des Républicains, seuls 53% des répondants affirment avoir de l'intérêt. Sur l'ensemble des forces politiques interrogées, c'est le score le plus faible.

Enfin, de fortes différences géographiques sont également visibles. Les habitants des zones rurales (57%) semblent bien moins intéressés que ceux des grandes villes supérieures à 100.000 habitants (64%). Dans l'agglomération parisienne, cette proportion s'élève à 59%.

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(*) Méthode : étude réalisée par l'institut BVA auprès d'un échantillon interrogé par Internet du 30 avril au 2 mai 2019. Échantillon de 1.397 inscrits sur les listes électorales, identifiés au sein d'un échantillon de 1.503 Français, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus. Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport reposent sur la base des personnes inscrites sur les listes électorales, certaines d'aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 720 individus.