Le Brexit aura bien lieu, mais lequel  ?

Par Robert Jules  |   |  343  mots
(Crédits : Toby Melville)
[ 9 POINTS CHAUDS DE 2019 ] Marchés agités, guerre commerciale États-Unis Chine, Brexit, crise de "Gilets jaunes"... 2019 sera l'année de tous les dangers avec un monde face au risque de la récession. Mais aussi, comme le pire n'est jamais sûr, l'année de toutes les opportunités. Quatrième point chaud : quel Brexit ?

C'est un saut dans l'inconnu que s'apprête à faire cette année le Royaume-Uni. La prochaine étape sera le vote des députés, le 15 janvier selon la BBC, sur l'accord laborieusement négocié avec l'Union européenne depuis un an et demi par Theresa May, la Première ministre britannique. Mais le texte ne satisfaisait pas pour le moment une majorité d'élus. Les partisans du Brexit y voient une trahison de l'esprit du référendum, car le texte prévoit l'ouverture d'une négociation qui, en cas d'échec, maintiendrait l'Irlande du Nord dans le marché unique et le Royaume-Uni dans l'union douanière. Quant aux partisans d'un maintien dans l'Europe, ils voient dans l'accord moins d'avantages commerciaux qu'avant le référendum.

Si Theresa May est mise en minorité, le Royaume-Uni quittera le 29 mars l'Union européenne sans feuille de route précise, après plus de quarante ans d'appartenance. C'est le scénario du « hard » Brexit que redoute le monde économique britannique, et en particulier la City, la Mecque de la finance mondiale. « Malgré des plans de contingence, l'absence d'accord risquerait de causer de telles perturbations dans le commerce et la finance que l'économie plongerait en récession », souligne Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities. Le FMI estime que si l'accord est entériné, la croissance du PIB serait de 1,5 %. En revanche, en cas de « no deal », la Banque d'Angleterre prévoit une contraction de l'activité de 3 %. Qui a intérêt à vivre le pire des scénarios, dont les Britanniques seraient les premières victimes ?

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