Le Royaume-Uni veut se rapprocher de l'Inde... sans assouplir sa politique d'immigration

Par Anaïs Cherif  |   |  519  mots
Pour préparer l'après-Brexit, Theresa May a rendu visite à Narendra Modi en vue de renforcer les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'Inde.
Theresa May s'est envolée dimanche soir pour l'Inde afin de préparer l’après-Brexit. Objectif : renforcer les relations commerciales entre les deux pays… sans revoir la politique d’immigration britannique.

Theresa May a donné le ton de son voyage avant même de décoller dimanche soir. Elle a décrit l'Inde comme l'ami "le plus proche et le plus important" du Royaume-Uni, rapporte The Economic Times. Pour sa première visite bilatérale hors d'Europe, la Première ministre britannique rend visite à son homologue indien jusqu'à mardi pour anticiper l'après-Brexit. "Alors que nous quittons l'Union européenne, nous voulons nous assurer que le Royaume-Uni reste l'un des pays les plus attractifs au monde pour faire des affaires et investir", a déclaré Theresa May. Accompagnée d'une trentaine de chefs d'entreprises, Theresa May se rendra mardi à Bangalore, capitale de la high-tech indienne.

Si le Royaume-Uni devra attendre sa sortie effective de l'UE pour signer des accords commerciaux bilatéraux, cette visite permet "d'identifier" les points de convergences entre les deux pays, selon la Première ministre britannique. Mieux vaut prendre de l'avance. L'Inde et l'Union européenne ont entamé des discussions en 2007 pour un accord de libre-échange, restées au point mort. Ce voyage inclut notamment la signature d'accords commerciaux devant créer 1.370 emplois au Royaume-Uni, rapporte Bloomberg. L'Inde est le troisième plus gros investisseurs dans le pays, derrière les Etats-Unis et la France. Selon un rapport de Grant Thornton, 110.000 britanniques travaillent pour des compagnies indiennes.

Le Royaume-Uni ne souhaite pas augmenter ses quotas

L'Inde, qui souhaitait un assouplissement de la politique d'immigration britannique, a vu ses espoirs balayés par Theresa May pour le moment. Avec 85.965 visas obtenus au Royaume-Uni en 2015, les Indiens sont les premiers en bénéficier devant la Chine (85.356) et les Etats-Unis (36.427), selon les derniers chiffres du gouvernement. "Neuf demandes sur dix provenant de l'Inde sont acceptées. Nous avons, je crois, un bon système", a commenté la Première ministre britannique. Elle assure "considérer des améliorations" de ce système si en contrepartie "nous pouvons accélérer la vitesse et le volume des retours pour les Indiens n'ayant pas le droit de rester" sur le sol britannique, rapporte le Telegraph.

Faciliter le passage des frontières

Parmi les améliorations évoquées, le gouvernement britannique propose à l'Inde d'être le premier pays à rejoindre le programme "Great Club". Comme le précise le Guardian, ce programme permet au demandeur de visa - et à sa famille proche - d'être suivi par un conseiller pour les aider à obtenir un visa plus rapidement, sans aucune garantie cependant. Le Royaume-Uni a aussi proposé à l'Inde de rejoindre un programme spécial d'enregistrement des voyageurs pour le passage de ses frontières, déjà utilisé avec neuf pays. Il permet de passer plus rapidement les passages de contrôles, sans avoir à remplir de carte de débarquement par exemple. Ce programme pourrait bénéficier à 10.000 Indiens dans les deux prochaines années.

Malgré le refus de Theresa May de revoir le nombre de visas délivrés aux Indiens, Narendra Modi a demandé au Royaume-Uni d'accueillir davantage d'étudiants. Le Premier ministre indien a déclaré : "L'éducation est vitale et elle définira notre engagement pour un futur commun."