Zone euro : l'activité se contracte nettement au mois de juillet (indice PMI)

Par latribune.fr  |   |  686  mots
En juillet, la Zone euro a subit une forte contraction de son activité, indique l'indice PMI. (Crédits : Yves Herman)
L'indice PMI publié ce lundi par S&P Global indique que l'activité du secteur privé en zone euro s'est nettement repliée en juillet. Après avoir stagné le mois précédent, cet indice a atteint 48,9, soit un point de pourcentage de moins qu'en juin. Cette diminution s'explique par les difficultés de l'industrie et une chute de la demande qui reflètent une conjoncture morose, et augmentent les risques de récession dans la zone euro.

L'atténuation des tendances inflationnistes n'aura pas suffi. Dans la zone euro, l'activité du secteur privé a fortement reculé au mois de juillet, indique l'indice Flash publié lundi par S&P Global et qui s'est replié à 48,9 le mois dernier. Un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l'activité, tandis qu'un chiffre en deçà indique une contraction. Déjà, en juin, l'indice calculé sur la base de sondages d'entreprises s'était replié à 49,9 en juin (chiffre révisé) au plus bas depuis huit mois.

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L'industrie en difficulté

L'économie reste plombée par la mauvaise santé du secteur industriel, où la chute de l'activité s'accélère. L'indice PMI pour l'industrie manufacturière s'est établi à 42,7 (contre 43,4 en juin), au plus bas depuis plus de trois ans. Le secteur des services a lui aussi connu un net ralentissement de l'activité (à 51,1 contre 52 en juin), au plus bas depuis six mois.

En Allemagne, par exemple, « l'indice manufacturier est particulièrement faible, à 38,8 », souligne James Harte, analyste chez TickMill.

 L'activité pénalisée par la chute de la demande

Autres sujets d'inquiétude : la consommation et l'investissement des ménages et des entreprises. En effet, ces derniers sont freinés par le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), alors même que les craintes relatives aux prix de l'énergie et aux difficultés d'approvisionnement se sont en partie dissipées.

Les nouvelles commandes continuent de reculer à un rythme de plus en plus rapide, « un environnement de plus en plus défavorable qui devrait conduire les entreprises à réduire davantage leurs volumes d'activité dans les prochains mois », observe S&P Global. Par ailleurs, l'affaiblissement de cette demande couplé à l'assombrissement de la conjecture ont contraint les entreprises à limiter les embauches au mois de juillet. Même si l'emploi a continué de progresser au mois de juillet, c'était à un rythme lent, le plus faible depuis 2021.

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Evolution de l'inflation et de la croissance

Cette demande amoindrie contribue à atténuer encore davantage les tensions inflationnistes : « Cela a conduit les industriels à procéder à la plus forte réduction de leurs tarifs depuis le pic de la crise financière mondiale de 2009 », note S&P Global. Malgré son ralentissement, l'inflation en Europe (qui est tombée à 5,5% sur un an en juin) reste très au-delà de l'objectif de 2% que se fixe la Banque centrale européenne (BCE), ce qui devrait inciter l'institution à poursuivre ses hausses de taux d'intérêt, au risque de freiner encore davantage l'économie. Mais l'institution bancaire pourrait aussi décider de se montrer moins stricte dans les mois à venir pour éviter d'étouffer l'économie, même si les investisseurs anticipent toujours une hausse des taux lors de sa réunion jeudi. L'hiver dernier, la zone euro est tombée en légère récession. La croissance économique s'annonce faible sur l'année 2023, autour de 1%, selon les dernières prévisions officielles.

En France, la dégradation se poursuit

La détérioration de la conjoncture est particulièrement marquée en France, où l'activité du secteur privé a connu son « plus fort repli » depuis deux ans et demi. L'indice « Flash » composite, qui mesure l'activité du secteur privé, s'est établi à 46,6 en juillet, contre 47,2 en juin (chiffre définitif revu à la baisse), au plus bas depuis novembre 2020, notamment tiré vers le bas par « le secteur manufacturier et (celui) des services ».

La production manufacturière s'est repliée à 43,2 (contre 43,7 en juin), « les fabricants attribuant fréquemment la baisse des niveaux de production à l'affaiblissement de la demande ». L'indice de l'industrie manufacturière a subi un fort recul à 44,5 (contre 46 en juin), un plus bas depuis plus de trois ans. Du côté des services, l'indice est passé à 47,4 en juillet contre 48,0 en juin. Cette diminution est attribuée par les acteurs ayant répondu à l'étude à notamment « la diminution des nouvelles affaires, certaines entreprises ayant mentionné l'impact du niveau élevé des prix sur leurs nouveaux contrats ».



(Avec AFP)