Les TPE et PME anticipent une baisse de leur activité en 2023

Les TPE et PME françaises sont plus nombreuses que l’année dernière à prévoir une baisse de leur activité, et moins nombreuses à anticiper une hausse. Elles s'attendent ainsi à voir la croissance de leur activité ralentir nettement en 2023, pour tomber à 1%, contre 6% en 2022, selon Bpifrance. Une petite majorité devrait augmenter leurs prix de vente et plus encore les salaires de leurs employés.
Les deux secteurs qui vont souffrir le plus cette année sont la construction, freinée par la remontée des taux d'intérêt qui refroidit le marché immobilier, et le commerce de détail d'après l'enquête de Bpifrance.
Les deux secteurs qui vont souffrir le plus cette année sont la construction, freinée par la remontée des taux d'intérêt qui refroidit le marché immobilier, et le commerce de détail d'après l'enquête de Bpifrance. (Crédits : Reuters)

Les patrons des PME (petites et moyennes entreprises, avec un effectif inférieur à 250 salariés) et des TPE (très petites entreprises, moins de 10 salariés) ne s'attendent pas à une belle année 2023. Selon une enquête semestrielle de Bpifrance, publiée ce jeudi 6 juillet, un tiers des chefs d'entreprise prévoient une hausse de leur activité pour l'année en cours, contre 42% un an plus tôt. Et 21% prévoient une baisse de leur chiffre d'affaires, contre 17% en 2022. L'opinion des petits patrons sur l'évolution de leur activité passe ainsi légèrement en dessous de sa moyenne de long terme (années 2000 à 2022).

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Les PME et TPE s'attendent à voir la croissance de leur activité ralentir nettement en 2023 pour tomber à 1% cette année, contre 6% en 2022, selon l'enquête, qui a été réalisée sur plus de 5.000 réponses à un questionnaire, fournies entre le 12 mai et le 11 juin.

Pas de « marasme »

« On n'est pas dans une situation de marasme où tout le monde est à la baisse », tempère toutefois Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance.

« Les TPE anticipent une contraction de leur chiffre d'affaires de 1%, alors que les PME de plus de dix salariés prévoient une hausse de 2%, et que les PME de plus de 100 salariés prévoient une hausse de 5% », détaille-t-il. Par ailleurs, celles qui sont innovantes et internationalisées s'attendent à une croissance de 3% à 4%, contre une stagnation (0%) pour celles qui ne sont ni l'un, ni l'autre.

Les deux secteurs qui vont souffrir le plus cette année sont la construction, freinée par la remontée des taux d'intérêt qui refroidit le marché immobilier, et le commerce de détail. A contrario, le tourisme poursuit le rattrapage post-Covid avec une augmentation anticipée de 8% du chiffre d'affaires en 2023, après 23% estimés pour 2022.

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D'une manière générale, l'emploi devrait résister mieux que l'activité, à en croire l'opinion des chefs d'entreprises sur l'évolution de leurs effectifs, moins positive qu'il y a six mois, mais encore « bien au-dessus de sa moyenne de long terme », constate la banque publique.

Augmentation des prix de vente, mais aussi des salaires

Les prix de vente devraient croître de 3,5%. Selon l'enquête, 52% des patrons pensent les augmenter. Un résultat assez proche de celui du baromètre trimestriel Bpifrance-Rexecode sur la trésorerie, l'investissement, la croissance des TPE et PME publié mi-mai. Réalisé auprès de plus de 2.000 structures, il révélait que 60% des dirigeants interrogés prévoient d'augmenter leurs prix de vente en 2023, 35% de maintenir leurs prix inchangés et 5% de les baisser. L'augmentation moyenne des prix anticipée pour 2023 serait de 4,3%, d'après ce baromètre.

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Quant aux salaires, que 77% des patrons de PME et de TPE pensent augmenter cette année, ils devraient en moyenne augmenter de 3,9%, en tenant compte des entreprises qui ne les augmenteront pas. Un niveau similaire à celui relevé dans le baromètre trimestriel, contre +3,9% de hausse moyenne déclarée pour l'année 2022.

Les PME affichent une bonne santé

Malgré la remontée des taux, les conditions d'accès au crédit restent « relativement souples, proches des niveaux observés avant crise », d'après l'enquête de BPI. Mais le coût du crédit devient le premier frein à l'investissement, à égalité avec la faiblesse de la demande.

Autre bonne nouvelle : « Les crises se suivent et les entreprises résistent », faisait savoir la semaine dernière Émilie Quema, directrice des entreprises à la Banque de France. L'institution a publié deux études rassurantes sur la santé financière des PME. Ces structures ont d'ailleurs vu le montant de leurs impôts de production augmenter de 3% en 2022, après un recul de 3,2% en 2021.

Ce, grâce au « dynamisme de l'activité », ce qui a mécaniquement augmenté la valeur des impôts acquittés par les entreprises, indiquait la Banque de France à l'AFP. Rapporté au chiffre d'affaires, le montant des impôts de production a baissé de 1,55% des recettes en 2019 à 1,28% en 2022, précisait l'institution. Le patronat dénonce régulièrement des impôts de production supérieurs en France de plusieurs milliards à ceux d'autres pays européens.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 06/07/2023 à 13:53
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Le commerce de détail est à la peine et cela indépendamment de la conjoncture , la raison en est un changement des habitudes d'achats qui se portent sur internet .Les chiffres sont éloquents avec des progressions de 15 à 20% par an c'est autant de mo...

à écrit le 06/07/2023 à 11:33
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Malgre les discours teinte de Coue, l'inflation continue de galoper. Une augmentation des salaires implique forcement un rencherissement des productions et in fine de la consommation dans son ensemble. Recession puis stagflation. Voila le programm...

le 06/07/2023 à 13:48
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Désolé mais l'augmentation des salaires n'implique pas automatiquement une augmentation des prix car dans les entreprises il existe des sources d'économies , pour cela il faut prendre la peine de se pencher sur son compte d'exploitation pour maitris...

à écrit le 06/07/2023 à 11:22
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Apparemment votre article ne tient pas compte des défaillances d'entreprises et commerces. Juste une baisse d'activité. Et conséquence prévisible: moins de rentrées fiscales et sociales, les PME/TPE représentant 85% du tissu économique de ce pays.

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