Standard & Poor's reste sereine pour les banques américaines

L'agence ne lie pas la note souveraine des Etats-Unis à celle des banques du pays. Sauf crise économique, elle table sur une hausse modérée de leurs bénéfices en 2011.
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Pas de panique ! Après avoir dégradé la note souveraine des Etats-Unis et celle d'entités "directement dépendantes" du gouvernement fédéral, tels les organismes parapublics de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, Standard & Poor's a tenu à rassurer les opérateurs de marché : l'agence n'a pas l'intention, pour l'instant, de dégrader la note des grandes banques américaines, qu'il s'agisse des établissements de Wall Street (Citigroup, Goldman Sachs..) ou des larges institutions régionales (Fifth Third Bancorp, SunTrust...).

Une hausse modérée des bénéfices cette année

"Selon nos critères, il n'existe pas de liens directs entre la note souveraine des Etats-Unis (ramenée vendredi de AAA à AA+, ndlr.) et les notations individuelles des banques américaines", a indiqué l'un des analystes de l'agence, en introduction d'une conférence téléphonique dédiée au secteur mardi. Pour 2011, "nous anticipons un recul modéré des revenus et des coûts de fonctionnement" des banques du pays, ainsi qu'une "continuation du redressement de la qualité" de leur portefeuille de crédits qui, in fine, permettra "une hausse modérée du résultat net" du secteur.

2011 n'est pas 2008

"Par rapport à 2008, les banques d'affaires sont bien capitalisées, à un haut niveau, et leurs liquidités sont supérieures", a ajouté l'expert. Pas de raison donc, de paniquer : 2011 n'est pas 2008 et en dépit de la forte volatilité des marchés, la planète finance ne se trouve pas dans la même situation qu'à la veille de la faillite de Lehman Brothers. Tout au plus, pour le troisième trimestre, S&P se dit "davantage préoccupé par une croissance économique plus lente, les problème de dette souveraine et les risques qui demeurent sur le marché hypothécaire".

Il s'agit là du "scénario de base" de l'agence qui pourrait être "menacé" en cas de rechute économique... Un avertissement formulé deux jours après que Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et ex-conseiller de Barack Obama, a prévenu que la dégradation de la note souveraine américaine par S&P faisait peser sur le pays un "risque de récession".

Un rebond boursier sous haute surveillance

Mardi, les valeurs bancaires étaient toutes dans le vert après le bain de sang intervenu lundi : Citigroup avait alors chuté de 16%, Morgan Stanley de 14% tandis que Bank of America Corp avait lâché 20% après qu'AIG a lancé des poursuites en justice contre l'établissement. L'assureur lui réclame plus de 10 milliards de dollars (7 milliards d'euros) pour une "fraude massive" liées à des créances hypothécaires.

Selon le Wall Street Journal, les régulateurs américains sont en contacts réguliers avec les grandes banques du pays et compte tenu de leurs liquidités, de leur niveau de capitalisation, et du bon fonctionnement du marché interbancaire, ne sont pas inquiets outre-mesure. "Business as usual" donc ? Pas tout à fait. "Les temps sont durs, mais il y a plus de liquidités. Nous étudions chaque jour ce qui se passe (sur les marchés). Mais nous ne savons pas ce qui peut arriver demain", a admis hier un analyste de Standard & Poor's.

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Commentaires 2
à écrit le 09/08/2011 à 20:54
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Après avoir dégradé les usa (qui ont payés pour les tocards de banquiers) standard et pauvre intellectuellement dit que les banquiers ça va, MDR...

à écrit le 09/08/2011 à 20:31
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Je propose de créer une agence de notation qui note les agences de notation existantes ? Qu'en pensez-vous ? Des personnes intéressés ?

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