La Chine s'engage sur le chemin de la réforme bancaire.

La Banque centrale a saisi l'occasion de l'annonce d'une baisse des taux pour libéraliser en partie son système financier.
Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao Copyright Reuters

Jeudi soir la Banque centrale a créé la double surprise en baissant les taux d?intérêt de 25 points de base et en annonçant une plus grande latitude aux banques pour fixer leurs propres taux. Ces mesures ont pris les économistes de court qui certes s?attendaient à une baisse des taux pour relancer l?économie chinoise qui montre de plus en plus de signes d?essoufflement, mais plutôt au cours de deuxième semestre. Quant à la réforme des taux elle a été maintes fois annoncée par la Banque centrale mais le contexte économique ne se prête guère à un chamboulement du système bancaire.

A partir de vendredi, les banques pourront donc offrir à leurs clients une rémunération des dépôts jusqu'à 10% supérieure au taux de référence et rémunérer les prêts jusqu?à 20% de moins. Avant cette réforme, les banques n?avaient aucune marge pour agir les sur dépôts et seulement 10% sur les prêts. Pour les ménages chinois, c?est une bonne nouvelle. Les taux en Chine sont historiquement inférieurs à l?inflation et les banquent peinent à attirer les économies des ménages. La baisse des taux annoncée devrait donc être neutralisée par cette réforme qui va de facto pousser les banques à se concurrencer entre elles pour attirer les dépôts. Une mesure qui s?inscrit aussi dans la volonté du gouvernement de relancer l?économie et la consommation intérieure.

Des dépenses des ménages plus importantes

« Les études montrent que les ménages dépensent plus avec la hausse de la rémunération des dépôts. La famille moyenne assimile une hausse des taux à une augmentation des ses revenus », selon Qin Weiwang, économiste pour Capital Economics. Cependant cette nouvelle concurrence va réduire les marges des banques habituées à générer leurs profits pharamineux en grande partie par cette marge assurée entre la différence de rémunération des dépôts et des prêts. C?est justement ce système bancaire qui a permis pendant des décennies de prêter à bas prix aux grosses entreprises d?Etat tout en défavorisant les ménages que la Banque centrale cherche à réformer. Un système qui n?a jamais pousser les banques sûres de leurs revenues à être compétitives. D?ailleurs, le Premier Ministre Wen Jiabao avait lui-même appelé en avril à la fin du monopole des grandes banques dont il fustigeait les profits. « Une plus grande compétition devrait aussi permettre au système bancaire d?être plus efficace et une meilleure allocation du capital », affirme Qin Weiwang.

Marges d'intérêt suffisantes

Dans les faits cependant, les économistes estiment que les marges d?intérêt sont encore largement suffisantes pour générer les profits nécessaires dont ont besoin les banques pour opérer. Ce sont ces marges garanties qui, entre autres, leur permettaient de reconduire les créances douteuses et d?éviter que ces dernières n?apparaissent dans leurs bilans C?est pourquoi beaucoup estiment que certes l?annonce jeudi montre que Pékin est bien décidé à réformer son système bancaire, mais qu?il faudra attendre pour voir une refonte générale du système.

 

 

 

 

 

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Commentaire 1
à écrit le 08/06/2012 à 19:20
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Mauvaise pioche : l'homme sur la photo n'est pas Wen Jiabao, le Premier Ministre chinois !

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