Les banques britanniques refuseraient de payer deux fois

L'organe britannique de régulation aurait requis des établissements britanniques qu'ils provisionnent leur exposition au risque grec. Ils hésiteraient du coup à payer aussi pour sa reconduction.
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Les négociations entre les banques européennes sur l'accord de reconduction (« roll over ») de la dette grecque pourraient subir un sérieux revers. Selon nos sources, la FSA, l'organe de régulation des activités financières, a en effet requis dimanche des banques britanniques qu'elles provisionnent leur exposition au risque grec. Même si celle-ci s'avère pour le moment très limitée, les banques britanniques pourraient refuser le plan français qui les obligerait du coup à passer doublement à la caisse.

Même si les banques hexagonales et allemandes détiennent la plus importante proportion de la dette grecque, sans l'accord des banques britanniques, le travail réalisé ces dernières semaines par Paris et Berlin pourrait donc s'effondrer.

Jointes hier au téléphone, HSBC et Barclays, les deux établissements britanniques les plus exposés, ont refusé d'infirmer ou de confirmer l'information et d'en dire plus sur l'avancée des négociations. Ils rappellent pourtant tous deux que leur exposition directe est très limitée : 1,7 milliard de livres sterling (2 milliards d'euros) pour HSBC à travers toutes ses activités, moins de 500 millions pour son homologue.

De son côté, la FSA a également refusé de commenter cette information. Son porte-parole rappelle en sus que « la réunion il y a trois semaines avec la Banque d'Angleterre a confirmé la faible exposition des banques britanniques ». Lors de cette réunion, Mervyn King, le gouverneur de la banque centrale, avait d'ailleurs rappelé que le danger n'était pas réellement le risque direct pesant sur ces établissements mais le risque indirect. « Les banques britanniques sont très lourdement exposées à la France et à l'Allemagne. Si celles-ci sont elles-mêmes exposées à la Grèce, alors il y a une exposition indirecte. Et si les banques britanniques sont exposées à des banques françaises elles-mêmes exposées à des banques allemandes, elles aussi exposées à la Grèce, il y a là une autre exposition indirecte. Et il y a là un stade de régression infinie. »

Les banques britanniques ont déjà commencé à réduire leur exposition auprès des banques d'Europe continentale afin de limiter le risque de contagion d'une éventuelle crise. Leur refus de s'engager plus en avant pour empêcher une faillite grecque pourrait pourtant les y précipiter.

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