Le bitcoin démarre l'année en trombe et dépasse les 45.000 dollars

Par latribune.fr  |   |  702  mots
Le bitcoin s'est envolé de plus de 150% sur l'année. (Crédits : MARCO BELLO)
Les marchés portent notamment leurs espoirs sur l'approbation prochaine d'un « spot ETF Bitcoin », un produit d'investissement qui suivrait directement le prix de la cryptomonnaie. Objectif affiché, permettre l'entrée d'un plus grand nombre d'investisseurs, et ce, sans avoir à en acheter directement.

Les amateurs de cryptomonnaies sont confiants en ce début d'année. Ce mardi, le bitcoin s'est envolé, dépassant la barre des 45.000 dollars. Vers 09h45 GMT (10h45 à Paris), il évoluait toujours en forte hausse : +5% à 45.691 dollars, peu après avoir dépassé 45.911 dollars, soit un plus haut prix depuis avril 2022. Dans les faits, les investisseurs sont notamment portés par les espoirs d'une approbation prochaine aux Etats-Unis d'un nouveau produit financier grand public.

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« Les espoirs croissants de voir les régulateurs américains approuver un ETF bitcoin donnent un coup de pouce à la crypto-monnaie », acquiesce ainsi Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.

Le bitcoin en hausse de plus de 150% sur l'année 2023

Un « spot ETF Bitcoin », un produit d'investissement qui suivrait directement le prix de la cryptomonnaie, permettrait à une plus grande partie du grand public d'investir dans la cryptomonnaie sans avoir à en acheter directement. Dans une note publiée le 21 octobre dernier, le géant américain JPMorgan avait notamment affirmé que ces fonds, en cours de création par plusieurs gestionnaires d'actifs seront approuvés « dans les mois à venir ». Cette perspective d'ETF bitcoin avait déjà fait grimper son cours en 2023, la cryptomonnaie s'étant envolée de plus de 150% sur l'année.

« Le prochain "halving" ("réduction de moitié" en anglais, ndlr) du bitcoin suscite également beaucoup d'enthousiasme parmi les investisseurs en cryptomonnaies », complète Victoria Scholar.

Pour rappel, le « halving » constitue en la réduction de moitié de la récompense des mineurs de bitcoins, ceux qui permettent la validation des transactions et la création de la cryptomonnaie. Il se produit environ tous les quatre ans. Le prochain devrait avoir lieu courant avril. Le premier « halving » a eu lieu le 28 novembre 2012, le deuxième le 9 juillet 2016 et le troisième le 11 mai 2020.

Un avenir radieux ?

Ce phénomène réduit mécaniquement la quantité de nouveaux bitcoins en circulation en divisant par deux le nombre de bitcoins créés à chaque bloc miné. L'opération est rendue nécessaire par le fait que le créateur du bitcoin, un certain Satoshi Nakamoto, a limité à 21 millions, le nombre maximum de bitcoins dans le monde.

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À l'origine, la récompense était de 50 bitcoins. Depuis, sa valeur a drastiquement chuté. Elle n'est plus que de 6,25 et passera à 3,125 bitcoins de récompense par bloc miné pour les quatre prochaines années. « Historiquement, les prix du bitcoin ont augmenté à la suite d'un halving », souligne Victoria Scholar.

L'année 2024 signera-t-elle un avenir radieux pour les cryptomonnaies ? « La purge est terminée sur les cours, après l'accumulation de mauvaises nouvelles que le secteur a connu en 2022 2023, donc la demande revient progressivement », avait observé Alexandre Baradez, responsable de l'analyse de marchés chez IG France, interrogé par La Tribune en octobre dernier.

De nouvelles réglementations à venir ?

Si les événements à venir paraissent enthousiasmants pour le monde des cryptomonnaies, il convient également d'observer ce que les mois à venir réservent en termes de réglementations. L'Union européenne a récemment adopté un nouveau règlement sur les marchés de crypto-actifs (MiCA). En France, le Parlement a prévu « la mise en œuvre d'un enregistrement "renforcé" obligatoire pour la fourniture de services sur actifs numériques en France dès le 1er janvier 2024 ».

Il devra également clarifier la fiscalité du staking (faire participer les jetons achetés au minage de la blockchain pour être rémunéré, ndlr) et, de manière générale, des revenus passifs en cryptos, au travers d'une loi de finances.

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L'Autorité des Marchés financiers, elle, ne cache pas un certain scepticisme à l'égard des cryptomonnaies. À l'occasion du Forum Fintech, le 17 octobre dernier, Marie-Anne Barbat-Layani la patronne du gendarme de la Bourse français a déclaré que le secteur doit « démontrer son utilité économique et sociale » et qu'elle allait mesurer, à l'avenir, « la contribution de l'écosystème à l'économie, à la création d'emplois, au financement des entreprises et à la protection des investisseurs ».

(Avec AFP)