A un mois du Climate Finance Day qui se tiendra la veille du Sommet Climat organisé à Paris par Emmanuel Macron, les banques rivalisent d'annonces et d'engagements sur l'accompagnement de la transition énergétique et du développement durable. Après BNP Paribas et HSBC, c'est au tour de la Société Générale de mettre en avant ses atouts dans ce secteur d'avenir. La banque de La Défense annonce le lancement d'une offre « Finance durable et à impact positif » intégrant l'expertise environnementale et sociale de ses différentes divisions et pilotée par Pierre Palmieri, le responsable mondial des activités de financement.
Son concurrent Crédit Agricole CIB (la branche de banque d'investissement et de financement de la Banque verte) est actuellement le leader mondial des émissions d'obligations vertes (green bonds), un marché en plein essor. La Société Générale souligne qu'elle a contribué à l'émission de 8 obligations vertes pour un montant global de 6 milliards d'euros l'an dernier. Cette année, elle a co-dirigé 17 nouvelles émissions d'obligations durables, comme l'OAT verte du Trésor français, ce qui la place au septième rang mondial toutes devises confondues, selon le classement de Bloomberg.
« Nous sommes numéro deux en Europe sur les obligations vertes et notre objectif est de rester à la pointe. Mais il n'y a pas que les green bonds, il y a aussi le financement des énergies renouvelables, où nous avons été pionniers il y a dix ans, alors même que les perspectives de rentabilité n'étaient pas évidentes à l'époque », nous explique Pierre Palmieri. « L'enjeu ce n'est pas seulement de financer ce qui peut déjà l'être, comme le green bond d'un émetteur bien noté, mais ce qui n'est pas finançable aujourd'hui à cause des risques ou de la rentabilité. »
Objectif 10 milliards dans les renouvelables
La banque au carré rouge et noir souligne qu'elle a multiplié par 3,5 sa production de nouveaux financements à impact positif au cours des quatre dernières années. Concrètement, il s'agit de financer des activités devant produire un impact positif sur au moins l'un des trois piliers du développement durable (l'économie, la société, l'environnement), tout en réduisant les éventuels effets négatifs sur les autres dimensions, selon les principes définis en janvier dernier avec l'Initiative financière du Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-FI). La Société Générale entend « renforcer son rôle de pionnier dans la définition de ces principes » encore tous jeunes.
« Nous pensons que la finance durable et à impact positif connaîtra une croissance forte dans les années à venir. Société Générale a une vision de long terme et s'est engagée, entre autres, à doubler les financements de projets dans le secteur de l'énergie renouvelable jusqu'à 10 milliards d'euros d'ici 2020 », indique Pierre Palmieri.
La Soc Gen affirme qu'elle est intervenue « sur la quasi-totalité des projets éoliens maritimes en Europe et a déployé plus de 1,2 milliard d'euros sur le secteur en 2016. » Son activité dans le domaine des renouvelables enregistre une croissance à deux chiffres depuis le début de l'année.
« Si l'on combine les financements des renouvelables, les green bonds, les solutions structurées, les ETF [fonds répliquant les indices, ndlr] et notre recherche, n°1 sur l'ESG [facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr] dans le classement Extel, aucune banque ne dispose d'une offre aussi large que Société Générale dans la finance durable », fait valoir le responsable mondial des activités de financement.
Nommée en février au poste nouvellement créé de responsable des solutions d'investissement durable pour les marchés, Isabelle Millat complète :
« Il y a être premier et être pionnier. Nous voulons continuer à être pionnier en proposant des produits innovants comme les notes structurées à impact positif, dont les caractéristiques financières sont conçues sur mesure pour les besoins des investisseurs. »