Profits record pour les banques américaines : Merci Trump !

Par Estelle Nguyen  |   |  527  mots
Le secteur bancaire aux Etats-Unis a réalisé des profits de 60,2 milliards de dollars au deuxième trimestre (environ 52 milliards d'euros), bondissant de 25,1% sur un an. (Crédits : Reuters)
Le secteur bancaire américain a dégagé des profits trimestriels record de plus de 60 milliards de dollars, en augmentation de 25,1% par rapport à la même période de 2017, soit le trimestre le plus rentable dégagé en partie par la réduction d’impôts.

Les banques américaines n'ont jamais gagné autant d'argent. Selon un rapport de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), publié ce jeudi 23 août, le secteur bancaire aux Etats-Unis a réalisé des profits de 60,2 milliards de dollars au deuxième trimestre (environ 52 milliards d'euros), bondissant de 25,1% sur un an. Cette croissance enregistrée d'avril à juin, les banques américaines la doit en grande partie à la réforme fiscale signée par le président Donald Trump l'année dernière, qui a considérablement réduit le taux d'imposition des sociétés. L'agence indépendante du gouvernement des Etats-Unis, créée en 1933 et qui recense plus de 5.500 banques aux Etats-Unis, a indiqué également que seules 3,8% des établissements américains ont fait état de pertes sur la période.

« Le secteur bancaire a de nouveau enregistré des résultats positifs pour le trimestre. Le revenu net a crû grâce à la hausse du revenu net d'intérêt et du revenu après déduction des intérêts. [...] Il convient de noter que la croissance économique actuelle est la deuxième plus forte jamais enregistrée et que les banques du pays sont donc plus fortes. », a déclaré Jelena McWilliams, présidente de la FDIC dans un communiqué.

Pour rappel, l'administration Trump avait fait voter en décembre 2017 une chute drastique du taux moyen d'imposition des entreprises, promesse de campagne du chef d'Etat américain, le faisant alors passer de 35% à 21%.

Lire aussi : Le Sénat américain adopte la réforme fiscale de Trump

Au premier trimestre 2018, 56 milliards de dollars de profits avaient pu être dégagés par les établissements bancaires américains, les baisses d'impôts ayant déjà porté ses fruits à cette période. De nombreuses grandes banques américaines bénéficient de gros avantages grâce à cet abaissement, le montant des impôts de Bank of American, par exemple, a chuté de 1,8 milliard de dollars au cours des six premiers mois de l'année  par rapport au premier semestre 2017.

Hausse des revenus sur les prêts

Alors que la moitié de la croissance des profits s'est faite grâce à une baisse du taux d'imposition, l'autre moitié s'est faite grâce à une hausse de la marge nette d'intérêt, atteignant pour le deuxième trimestre 134,1 milliards de dollars, en hausse de 10,7 milliards (+8,7% sur un an). Le solde d'emprunt a de son côté augmenté de 4,2% par rapport au deuxième trimestre de 2017.

« La croissance des prêts a été enregistrée dans tous les principaux portefeuilles de prêts, tandis que la performance des prêts continue de s'améliorer. [...] Les banques communautaires ont également enregistré un trimestre solide avec une croissance des prêts et une marge nette d'intérêt supérieure à celle de l'ensemble du secteur »

L'agence américaine ajoute d'ailleurs que même si les banques n'avaient pas profité des effets de la récente réforme fiscale, les profits auraient tout de même affiché une hausse, avec un résultat net d'environ 53,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 5,6 milliards de dollars (+11,7%) par rapport aux deuxième trimestre de l'année dernière.