Est-ce l'enterrement définitif du "too big to fail"? Huit ans après la chute de Lehman Brothers, alors que les répliques sismiques de la crise des subprimes se font encore sentir presque tous les jours (de Deutsche Bank à Royal Bank of Scotland), la présidente de la Réserve fédérale américaine annonce qu'elle veut renforcer les exigences en matière de capitaux propres des plus grandes banques du pays.
Lors d'une audition devant la commission des services financiers de la Chambre des Représentants à Washington, Janet Yellen a expliqué que la Fed envisage d'adopter une nouvelle méthodologie des tests de résistance des banques, prenant davantage en compte les risques de chacune d'entre elles. Un projet repris en détail sur le site de la Fed.
Pour les huit banques américaines considérées comme étant d'importance systémique - à savoir JP Morgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley, New York Mellon et State Street - cette nouvelle méthode de calcul "se traduirait par une augmentation globale notable des exigences de fonds propres", plus exactement le "matelas" de fonds propres qu'elle impose aux banques.
Un matelas contre le stress
"Nous appelons cette idée "matelas de capitaux contre le stress". [...] Le matelas de conservation actuel serait remplacé par un matelas spécifique à chaque entreprise et adapté aux risques, dont le montant serait fondé sur les résultats des tests de résistance", a déclaré Janet Yellen.
En revanche, la Fed envisage un assouplissement des "stress tests", qui mesurent la capacité de résistance à des chocs tels qu'une crise financière massive ou une contraction violente de l'économie, pour les banques régionales de taille moyenne (moins de 250 milliards de dollars d'actifs et pas d'activité significative à l'international).
Par ailleurs, Janet Yellen ne s'est pas exprimée sur la politique monétaire de la Réserve fédérale ni sur les perspectives économiques aux Etats-Unis lors de son audition.
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