Soc Gen va supprimer 1.600 emplois dont 750 en France par rupture conventionnelle collective

Par Delphine Cuny  |   |  607  mots
Le nouveau plan de réorganisation de la Soc Gen doit être présenté aux élus du personnels ce mardi matin au siège de La Défense. (Crédits : CHARLES PLATIAU)
La banque de La Défense a annoncé ce mardi son intention de supprimer 1.600 emplois dans le monde "pour assurer sa croissance rentable et durable". La France serait touchée à hauteur de 750 postes, dans 500 dans la BFI, via des départs naturels ou volontaires.

[Article mis à jour le 9/04 à 19h]

La Société Générale a arrêté le curseur : elle a l'intention de supprimer "près de 1.600 postes dans le monde", a-t-elle annoncé ce mardi 9 avril, "pour assurer sa croissance rentable et durable". La France sera lourdement touchée, à hauteur de 750 emplois environ. Ce plan s'inscrit dans le cadre de deux "projets d'ajustements : l'un, stratégique, relatif à ses métiers de Banque de grande clientèle et solutions investisseurs, l'autre, opérationnel, concernant l'organisation du siège des activités de Banque de détail et services financiers internationaux". Selon les organisations syndicales, 1.200 postes seraient supprimés dans le monde dans la banque de financement et d'investissement (BFI, activités de marché dites de grande clientèle), dont 500 en France

"En France, ces suppressions se feraient dans le cadre du renouvellement de l'accord emploi signé avec l'ensemble des partenaires sociaux, grâce à la mobilité interne et des départs naturels et, pour certains périmètres, dans le cadre d'un plan de départ volontaire. A l'international, ces suppressions se feraient dans le cadre des réglementations applicables localement et des pratiques de place" précise la banque dans un communiqué publié ce mardi matin.

Selon un représentant syndical de la CFDT interrogé par l'AFP, les suppressions de postes dans l'Hexagone se feraient "dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective". Le plan de réorganisation est présenté aux représentants du personnel ce mardi matin et la consultation proprement dite démarrera au troisième trimestre. Le groupe Soc Gen emploie 147.000 personnes dans le monde, dont 20.000 dans la BFI.

"Dans ce plan, il n'y aura pas de départs contraints" a assuré à Reuters Séverin Cabannes, le directeur général délégué en charge de la banque de grande clientèle et solutions investisseurs (GBIS).

L'action Société Générale, qui a ouvert en baisse, a terminé sur un gain de 0,28%. Le titre a perdu près de 40% en un an.

"Ajustements structurels"

Les rumeurs circulent depuis l'annonce le 7 février, lors de la publication des résultats annuels, de la nécessité d'"ajustements structurels" : la banque avait prévenu qu'il y aurait "des arrêts d'activités" et s'était engagée à réduire de 500 millions d'euros supplémentaires des coûts dans la BFI d'ici à 2020.

"Dans les activités de marché, la banque souhaite privilégier les solutions d'investissement et de financement, en s'appuyant sur son leadership en dérivés actions et produits structurés. Il est envisagé d'arrêter l'activité de matières premières de gré à gré (OTC), et de fermer sa filiale de trading pour compte propre. La banque souhaite également réorganiser et recentrer ses activités de flux (cash et dérivés flux) notamment dans les métiers Taux, Crédit, Changes et Prime Services pour les rendre plus profitables" indique la Société Générale.

Le groupe compte également "simplifier l'organisation du siège des activités de banque de détail et services financiers internationaux" après les nombreuses cessions intervenues ces derniers mois ou en cours (Pologne, Bulgarie, Albanie, Monténégro, Macédoine, Serbie).

En novembre 2017, le groupe dirigé par Frédéric Oudéa avait déjà annoncé que son nouveau plan stratégique "pourrait conduire à environ 900 suppressions de postes en complément des 2.550 déjà annoncées début 2016, portant leur nombre total à environ 3.450 à l'horizon 2020."

BNP Paribas, qui a également connu un mauvais dernier trimestre 2018 en BFI, avait assuré que son intention de sortir de certaines activités de marché se traduirait par "beaucoup de mobilités internes."