Les capacités de réaction diffèrent d'une entreprise à l'autre

La négociation des prix entre clients et fournisseurs n'est pas toujours possible.
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"Personne n'avait anticipé la flambée des matières premières", résume un analyste parisien. Il n'empêche : certains ont été plus réactifs que d'autres. Alors que les dirigeants de Schneider Electric ont reconnu leurs faiblesses sur ce point, ceux de Rhodia se félicitent d'avoir pu répercuter à temps ces hausses en augmentant leurs prix de 16% en moyenne au deuxième trimestre. Cette capacité de réaction constitue l'enjeu principal de la gestion des matières premières pour les industriels.

"Dans la chimie, la fluctuation des matières premières est assez régulière, les industriels ont donc l'habitude de négocier les prix avec leurs clients. À l'inverse, les constructeurs automobiles, en bout de chaîne de valeur, cumulent les augmentations de coûts des différents intermédiaires", explique Pierre Gadrat, responsable de l'activité chimie au cabinet de conseil Alcimed. Même différence entre Saint-Gobain, qui a affiché de bons résultats, et Lafarge, à la peine. "Le premier fabrique des produits à forte valeur ajoutée et a une stratégie de prix plus que de volumes ; le second est présent sur un marché très concurrentiel et ses usines sont loin de tourner à leur maximum compte tenu de la faiblesse de la demande", détaille un analyste.

Et le second semestre ? "Dans la chimie, l'ampleur et le nombre des hausses de prix sont alarmants. Le prix du butadiène, utilisé par exemple dans la fabrication de pièces automobiles, a plus que doublé depuis janvier. Traditionnellement, les hausses sont annuelles, voire bi-annuelles. Les clients accepteront-ils trois à quatre hausses sur l'exercice ?" s'interroge Pierre Gadrat. D'autres sont plus optimistes : "La tendance ne peut que s'améliorer : les industriels qui ont raté le coche au premier semestre appliqueront des hausses de prix au second", juge un analyste. Couplés aux incertitudes monétaires et aux questions sur un éventuel défaut américain, ces doutes expliquent l'ampleur de la sanction boursière, dans un marché traditionnellement plus volatil l'été.

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