Les métaux flambent, les industries trinquent

Cela a été la mauvaise surprise des résultats semestriels. Le renchérissement des coûts de production, pas toujours anticipé, met en difficulté des groupes qui n'ont pas nécessairement la possibilité de le répercuter dans leurs prix.
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Ce fut un jeudi noir pour Vallourec, dont l'action a été massacrée ce jour-là par les investisseurs déçus par la publication des résultats semestriels. À la clôture, la sanction a été (trop ?) sévère (-16,85 %). Tout un symbole. Une belle claque malgré des fondamentaux sains et des perspectives pour 2012 et 2013 plutôt rassurantes, le leader mondial des tubes en acier sans soudure, qui ne s'attendait vraiment pas à être aussi maltraité par les marchés... même s'il est vrai que le groupe s'est fait surprendre par des hausses successives de prix du minerai de fer, dont les cours sont depuis le début de l'année très volatils et proches des records de 2008.

La plupart des grands industriels du CAC 40 - de PSA à Schneider Electric en passant par Michelin et Lafarge - ont tour à tour, la tête basse, annoncé que leurs résultats du premier semestre avaient été fortement impactés par la hausse des matières premières. Une chance toutefois : la reprise se confirme dans la plupart des filières industrielles, notamment dans la construction, l'énergie... et la croissance des volumes permet de compenser en partie les effets dévastateurs de cette augmentation des prix diversement anticipée sur les résultats opérationnels (voir graphique). Mais de l'aveu du président du directoire de Schneider Electric, Jean-Pascal Tricoire, "leur effet n'a jamais été aussi fort sur nos comptes". "Initialement le groupe prévoyait un impact négatif de 250 millions d'euros pour l'ensemble de l'exercice 2011. Finalement, c'est l'impact que nous avons eu pour le seul premier semestre et nous anticipons maintenant un effet proche de 400 millions sur l'année", a-t-il admis vendredi. D'où la sanction à la clôture : -1,51%.

Surpris ou pas, certains groupes ont toutefois réussi à répercuter tout ou partie de la hausse des matières dans leurs prix. C'est le cas de Saint-Gobain, qui l'a fait en totalité. "La priorité est donnée à la hausse des prix pour couvrir la hausse des matières premières", a soufflé vendredi, satisfait, le PDG du groupe de matériaux de construction, Pierre-André de Chalendar. Cette souplesse a d'ailleurs été le juge de paix des investisseurs, qui ont par exemple sanctionné Schneider Electric mais pas Legrand (+ 2,92 % jeudi). Le producteur de petit équipement électrique a, lui, répercuté la hausse des matières premières sur ses prix de vente. Tout va très bien aussi pour Imerys. Le groupe de minéraux industriels français table sur une croissance de son résultat net courant en 2011 de plus de 20 %. Une annonce très bien accueillie vendredi en Bourse (+ 5,63 %).

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