Olivier Zarrouati : "un rapprochement de Zodiac avec un autre français me semble peu probable"

Le patron de l'équipementier coupe court aux rumeurs persistantes de mariage avec la branche équipements de Safran.

Zodiac Aerospace vient de publier une baisse de chiffre d'affaires de 7,6 % pour les neuf premiers mois de l'exercice. Comment analysez-vous ces résultats ?

Si l'on tient compte d'un effet négatif du taux de change, le recul de notre activité en donnée organique n'est que de 4,1 % par rapport à la même période de l'an dernier. Mais la décroissance organique se réduit trimestre après trimestre : ? 9,7 % au premier trimestre, ? 5,7 % au deuxième, + 3,1 % au troisième. Nous sommes dans un schéma de reprise régulier. 2010-2011 devrait être un exercice de reprise.

Quel est l'impact de la remontée du dollar ?

À cause de la forte dollarisation de notre production, notre sensibilité au dollar est inférieure à celle d'autres sociétés. Nous bénéficions donc moins que d'autres de la reprise du dollar, comme nous avions moins souffert de sa chute. Avec la forte variation depuis deux ans, nous avons pris des couvertures de courte durée sur une partie de notre exposition en dollar de transaction. Pour la fin de l'exercice 2009-2010, nous avons sécurisé la moitié de nos transactions en dollars à 1 euro pour 1,36 dollar. Quand le billet vert s'est repris, nous avons sécurisé le tiers des transactions de 2010-2011 à 1,26.

Zodiac est très présent sur le programme B787 de Boeing dont la première livraison est prévue en fin d'année. Êtes-vous confiant avec ce calendrier ?

Les essais en vols se déroulent bien. Ce programme est très important pour nous car nous livrons 2,5 millions de dollars d'équipements par avion (hors sièges, choisis par les compagnies). Boeing commence à mettre une pression importante sur la chaîne de fournisseurs pour produire dans les deux à trois ans plus de 100 exemplaires par an. La montée en cadences est active. Nous avons pris des hypothèses légèrement plus basses. Mais nous sommes prêts à livrer.

Quel est l'impact des retards de l'A400M pour Zodiac qui fournit plusieurs équipements ?

Il faudra trouver un équilibre pour que les équipementiers qui ont livré leur matériel dans les temps ne soient pas pénalisés. Nous en discutons avec Airbus sur la question des surcoûts que nous avons subis.

Que pensez-vous de la rumeur persistante d'un rapprochement de Zodiac Aerospace avec la branche équipements de Safran ?

Zodiac est un groupe avec un actionnariat historiquement stable. C'est-à-dire que pour en prendre le contrôle, il faut payer une prime qui ne peut être envisagée que s'il y a des synergies. La moitié de notre chiffre d'affaires concerne l'aménagement des cabines d'avions, un quart, le textile, la sécurité, les toboggans d'évacuation... Je ne vois pas dans le paysage aéronautique français d'acteurs significatifs qui apporteraient des synergies avec trois quarts de notre activité. L'économie d'un tel scénario me semble donc peu probable. C'est avec les synergies que l'on paye une prime de contrôle.

Et si un étranger possède un tel profil ?

Nous n'entrerons pas dans une opération hostile. Concernant une opération amicale, il n'y a rien à l'ordre du jour.

 

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