François Hollande en Arabie Saoudite pour discuter de très gros contrats de défense

Par Michel Cabirol  |   |  641  mots
François Hollande évoquera dans ses discussions avec le roi Abdallah notamment deux contrats : Mark 3 (4 milliards d'euros) et Sawari 3 (entre 15 et 20 milliards d'euros).
Le président français sera en Arabie Saoudite les 29 et 30 décembre. François Hollande évoquera dans ses discussions avec le roi Abdallah notamment deux contrats : Mark 3 (4 milliards d'euros) et Sawari 3 (entre 15 et 20 milliards d'euros).

C'est une visite d'Etat à très, très gros enjeux pour l'industrie de défense française. Tout le secteur aura les yeux tournés vers l'Arabie Saoudite où François Hollande se rendra les 29 et 30 décembre pour une visite officielle de 24 heures dominée par la situation régionale et les enjeux économiques. Une visite expresse du Chef de l'Etat, qui doit rencontrer le roi Abdallah et qui pourrait réjouir lors des fêtes de fin d'année une industrie touchée par la baisse des budgets de défense, dont celui de la France. 

Au menu des discussions entre Paris et Ryad, deux méga-contrats, qui font tourner toutes les têtes de l'industrie de défense : l'un portant sur le renouvellement de la défense aérienne (Air defence) de courte portée du royaume (Mark 3) pour un montant de 4 milliards d'euros, dont une première tranche de 2,5 milliards, l'autre sur la modernisation de la flotte de surface et la création d'une flotte sous-marine, une commande estimée entre 15 et 20 milliards d'euros, selon des sources concordantes. Le premier fait l'objet depuis des mois et des mois d'une guerre en coulisse où tous les coups sont permis entre Thales d'un côté et MBDA/EADS de l'autre. Le second génère en revanche un consensus général dans toute l'industrie. Normal, tous les groupes ou presque y trouvent leur intérêt. "C'est pour cela qu'il n'y a pas de snipers dans ces négociations", explique un des industriels concernés.

Mark 3 défendu par l'Elysée

François Hollande repartira-t-il avec un pactole ou cette visite sera-t-elle un énième coup d'épée dans l'eau ? Depuis 1995, la France a fait un flop en Arabie Saoudite dans le domaine de la défense. Depuis, Paris, dont les intérêts géostratégiques se sont rapprochés de ceux défendus par Ryad, remonte en flèche dans l'estime des Saoudiens, qui ont septembre débloqué le contrat LEX portant sur la modernisation d'une partie de la flotte de la marine saoudienne (1 milliard d'euros). La France profite également des relations tendues entre Washington et le Royaume.

Pour cette visite, l'Elysée a une nouvelle fois tranché en faveur de Thales. François Hollande, qui sera accompagné par le PDG du groupe d'électronique Jean-Bernard Lévy, défendra la proposition de l'électronicien pour renouveler le parc de systèmes de défense aérienne avec des Crotales NG, selon des sources concordantes. "La priorité, c'est ce dossier", explique-t-on à La Tribune. Au grand dam de MBDA et EADS, qui souhaitaient inclure dans l'offre française des VL-Mica et le système SAMP/T.

Avec l'aval de l'Arabie Saoudite, François Hollande abordera le contrat de Sawari 3, qui portent sur la vente de six frégates multimissions Fremm de DCNS et la création d'une force sous-marine. Soit entre 15 et 20 milliards d'euros. "Il existe une forte volonté de Ryad d'avancer rapidement sur ce dossier, assure-t-on à La Tribune. C'est en plus un projet fédérateur pour la France et les groupes DCNS, Thales, EADS et MBDA".

Syrie, Liban, Iran au centre des discussions

Le président français, qui s'était déjà rendu dans le royaume un an plus tôt, le 4 novembre 2012, s'entretiendra de nouveau avec le roi Abdallah avec lequel il devrait évoquer ces questions régionales (Iran, Liban, Syrie....). "L'Arabie saoudite est un partenaire de confiance et de référence pour la France au Moyen-Orient et il s'agit de conforter cette relation excellente", souligne-t-on à l'Elysée.

Au cours de cette visite, plusieurs accords commerciaux devraient être signés et des perspectives d'investissements saoudiens en France évoquées. La France a également développé une coopération institutionnelle avec le Royaume en matière judiciaire, universitaire, de santé ou culturelle.