Armement : la France achète de plus en plus américain

Par Michel Cabirol  |   |  432  mots
Depuis 2005, le ministère de la Défense a très largement augmenté ses achats en provenance des Etats-Unis via le système FMS (Foreign military sales)
Paris fait ses emplettes de plus en plus outre Atlantique. La France a signé des contrats d'une valeur de 1,3 milliard de dollars entre 2005 et 2012. Soit une augmentation de près de 50 % par rapport à 2004.

Il y a les deux drones Reaper achetés en 2013 aux États-Unis... et puis il y a tout le reste. Depuis 2005, le ministère de la Défense a très largement augmenté ses achats en provenance des États-Unis via le système FMS (Foreign military sales). Entre 2005 et 2012, Paris a passé des accords avec Washington portant sur des achats de matériels militaires pour le montant de 1,34 milliard de dollars, selon les statistiques du DoD (Department of Defence).

En seulement huit ans, le ministère a signé une enveloppe financière qui représente près de la moitié de celle passée entre les deux pays entre... 1950 et 2004 (2,84 milliards de dollars). Soit une croissance des dépenses de près de 50 % entre 2004 et 2012. Un pic est constaté en 2011 avec un volume de 530 millions de dollars et en 2012 (293,2 millions).

Des livraisons également en forte hausse

Sur les livraisons, la tendance est forcément à la hausse. Entre 2005 et 2012, Washington a livré pour 723 millions de dollars d'armements à Paris, contre 2,3 milliards sur la période 1950-2004. Soit une croissance des livraisons de matériels américains de plus de 30 % entre 2004 et 2012.

Cette augmentation des dépenses et des livraisons de matériels de défense vient en partie des lacunes opérationnelles constatées par les armées sur les théâtres d'opération, notamment l'Afghanistan. En 2009, la direction générale de l'armement (DGA) avait ainsi engagé 260 millions d'euros au titre des urgences opérationnelles (soit une quarantaine d'opérations notifiées) pour équiper les forces sur les théâtres d'opérations. Soit le double de 2008. En 2010 et 2011, le volume d'opérations conduites en urgence opération pour répondre à des besoins opérationnels imprévus, a baissé tant en nombre qu'en montant (seulement 20 millions d'euros en 2011, contre 170 millions d'euros en 2010).

Quels matériels américains

La France a notamment commandé en 2010 un lot de missiles américain Javelin. Le contrat portait sur l'acquisition de 260 missiles et 76 postes de tir dans le cadre du dispositif FMS, le tout, pour près de 70 millions de dollars. L'État-major des armées (EMA) avait également décidé l'acquisition de cinq engins d'intervention et de protection américains Buffalo de fabrication américaine, selon la procédure d'achat d'urgence opérationnelle en 2008. Ce véhicule constitue une première capacité de lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI).

Outre les urgences opérationnelles, la France a également passé en 2010 avec l'administration américaine un contrat de modernisation de ses quatre AWACS E-3F (Airbone Warning and Control System) pour un montant de 324 millions de dollars.