Pour MBDA, la rentrée sera déterminante sur le segment des missiles tactiques terrestres. Le missilier européen (37,5 % EADS, 37,5 % BAE Systems, 25 % Finmeccanica) joue son avenir dans cette filière où il était pourtant il y a peu l'un des leaders mondiaux. Depuis la fin de carrière du missile antichar Milan, un de ses best-sellers qui détenait plus de 20 % de parts de marchés dans ce segment (environ 15 % du marché mondial), le groupe a très longuement tâtonné pour lui trouver un successeur. Cette situation, qui dure depuis 2000, a fini par conduire en 2009 la Direction générale de l'armement à retoquer le projet Milan ER, pas assez performant, et à choisir en 2010 le missile américain Javelin pour un achat limité (un lot de 300) destiné à équiper les troupes françaises en Afghanistan.MBDA est suspendu au choix du ministère de la Défense sur le prochain missile de combat terrestre de l'armée de Terre, attendu à la rentrée. Le ministre Hervé Morin a trois propositions sur son bureau. Les deux premières consistent à franciser par MBDA France les missiles Javelin ou israélien Spike.Nouvelle famille de missilesLe missilier européen propose quant à lui de développer une nouvelle famille de missiles tactiques, le Missile Moyenne Portée (MMP, 4 km), dont le coût est estimé entre 200 et 250 millions d'euros et qu'il est prêt à autofinancer significativement pour rester l'un des rares missiliers globaux, et Longue Portée (LMP, 8 km). Car pour MBDA, le risque reste grand de se faire sortir de ce marché - ce qui réjouirait l'israélien Rafael fabricant du Spike - et de dépendre de plus en plus des marchés des grandes plates-formes (avions, navires) pour vendre ses missiles.MBDA a pris comme partenaire Sagem (Safran) pour développer le MMP, doté de la fonction « tire et oublie » exigée par l'armée de terre. Sagem fera l'auto-directeur, les postes de tir et travaillera sur les communalités avec le programme Felin (équipement des fantassins). Michel Cabirol

latribune.fr

22 Août 2010, 23:23

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