"J'aurais attendu de la France et de l'Angleterre qu'ils ne livrent pas d'armes" (ministre allemand)

Par latribune.fr  |   |  348  mots
La France doit livrer à la Russie deux navires de guerre de type Mistral d'après un contrat signé par le passé pour 1,2 milliard d'euros. (Photo : Reuters)
Le ministre allemand de l'Économie a été très critique vis-à-vis de l'attitude de la France et du Royaume-Uni concernant leurs contrats militaires avec la Russie.

"Nous ne livrons pas (d'armes ou d'équipements militaires) même si les contrats ont été conclus par le passé. J'aurais attendu cela aussi de la France et de l'Angleterre."

C'est par ces mots que le ministre allemand de l'Economie et vice-chancelier, Sigmar Gabriel, a critiqué dimanche sur la chaîne de télévision publique ARD la France et la Grande-Bretagne pour leurs exportations d'armes ou d'équipements militaires vers la Russie, en plein conflit en Ukraine.

Compensations financières pour éviter la faillite

"Dans une telle situation je trouverais approprié que la solidarité européenne permette que ces entreprises (qui doivent livrer des armes ou des équipements) ne fassent pas faillite", a poursuivi Sigmar Gabriel, évoquant la possibilité de "compensations financières européennes" pour les entreprises d'armement concernées.

   Lire : Pourquoi une annulation du contrat Mistral serait préjudiciable à la France

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a appelé l'Union européenne à proscrire les ventes d'armes à la Russie - accusée d'équiper et de former les séparatistes prorusses en Ukraine - et affirmé que le Royaume-Uni avait déjà arrêté de telles exportations. 

D'après un rapport parlementaire publié la semaine dernière,  le Royaume-Uni continue toutefois d'exporter des armes et de l'équipement militaire vers la Russie.

Deux navires de guerre français doivent être livrés à la Russie

En ce qui concerne la France, elle doit livrer à la Russie deux navires de guerre de type Mistral d'après un contrat signé par le passé pour 1,2 milliard d'euros. Ce contrat est cependant en suspens depuis le rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reporté la décision concernant la livraison du second bâtiment au mois d'octobre, au moment de la livraison prévue du premier bâtiment. Tout comme François Hollande qui a déclaré que la décision de la France dépendra de "l'attitude" de la Russie dans le dossier ukrainien.

   Lire : Ventes de Mistral à la Russie : les politiques français donnent raison à Hollande