Brevets, réservistes : comment la gendarmerie arrive à se faire des extras

Par Michel Cabirol  |   |  493  mots
"On reverse une partie du bénéfice à l'inventeur, et on donne ainsi envie aux personnels d'aller plus loin", a expliqué le général Richard Lizure, ancien directeur général de la gendarmerie nationale. (Crédits : © Regis Duvignau / Reuters)
La gendarmerie a trouvé des solutions pour augmenter son budget grâce à des pistes extrabudgétaires dépôt de brevets, mise à disposition de réservistes...

La gendarmerie nationale a trouvé un moyen pour augmenter son budget (8,8 milliards d'euros de crédits de paiement en 2019). "Nous avons commencé à déposer des brevets, quatre à cinq par an. Aujourd'hui, nous tirons des royalties de deux brevets", a expliqué le général Richard Lizurey, alors encore en fonction en tant que directeur général de la gendarmerie nationale, lors de son audition au Sénat le 9 octobre. Il n'a pas précisé le montant reversé grâce à ces royalties "Nous continuons également à travailler sur différentes innovations", a indiqué l'ancien patron de la gendarmerie nationale.

"Avec l'Agence du patrimoine immatériel de l'État (APIE), nous nous sommes associés à un cabinet d'avocats pour que tout soit clair. On reverse une partie du bénéfice à l'inventeur, et on donne ainsi envie aux personnels d'aller plus loin", a précisé le général Richard Lizurey.

Ce n'est pas surprise, les brevets actuels tournent pour le moment autour de l'ADN. Le système GendSAG, conçu et breveté par l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGNTM), est un dispositif innovant permettant l'analyse instantanée d'ADN selon le concept "Sample And Go" (SAG). L'ADN peut directement être analysé juste après le prélèvement effectué à l'aide du dispositif. Ce qui réduit ainsi la durée d'analyse de plusieurs heures. Dans ce cadre, la gendarmerie nationale a signé fin 2016 un contrat de transfert de technologie avec la PME Tracip. "Mais, demain, a assuré le directeur général de la gendarmerie nationale, il n'est pas exclu de déposer des brevets dans d'autres domaines", a affirmé le général Richard Lizurey

"Une piste intéressante" pour accroître le budget

"C'est une piste intéressante qui permet d'accroître les capacités budgétaires des administrations", a estimé le général Lizurey. "Nous avons des pistes dans le domaine de l'empreinte olfactive, notamment avec nos camarades de la police nationale, ou de l'intelligence artificielle appliquée à la gestion des personnels", a-t-il précisé.

"Je reste persuadé qu'on peut trouver des pistes, notamment extrabudgétaires, comme le dépôt de brevets", a insisté l'ancien patron de la gendarmerie nationale.

D'autres pistes extrabudgétaires sont également explorées. Ainsi, un certain nombre d'opérateurs s'adressent aujourd'hui à la gendarmerie nationale pour payer des réservistes, comme les régions Île-de-France ou les Hauts-de-France, qui se sont engagés dans l'emploi de réservistes. "Nous les mettons à leur disposition et ce sont eux qui les payent. Cela nous permet d'engager nos personnels et d'avoir des ressources budgétaires extérieures", a expliqué le général Richard Lizurey. La gendarmerie fait également "la même chose de l'autre côté du channel, avec un financement international".

"Nous travaillons également sur d'autres pistes. Il faut toutefois s'assurer que ces ressources restent complémentaires. Il faut rester vigilant à ce sujet", a reconnu l'ancien directeur général de la gendarmerie nationale.