Constellations spatiales : Thales s'offre une technologie clé

Thales Alenia Space a acheté la division optoélectronique du groupe suisse Ruag. Une activité clé dans le développement des constellations.
Michel Cabirol
Avec l'acquisition de la division optoélectronique du suisse Ruag, Thales "met la main sur une technologie clé" dans le domaine des constellations, explique le PDG du groupe d'électronique, Patrice Caine,

Thales Alenia Space (TAS) s'offre la division optoélectronique du groupe suisse Ruag au nez et à la barbe de la plupart des constructeurs de satellites mondiaux. La filiale spatiale a annoncé ce lundi la signature d'un accord définitif pour cette acquisition certes modeste mais très importante dans le domaine des constellations où TAS revendique le premier rang mondial. La transaction, qui est soumise aux conditions habituelles de clôture, devrait être finalisée à la fin de l'année.

Cette acquisition "illustre une fois de plus la stratégie de croissance de Thales. Le savoir-faire unique de la division optoélectronique du groupe Ruag va à la fois permettre à Thales Alenia Space de renforcer ses activités dans le domaine de l'observation de la Terre et aussi constituer de nouvelles opportunités pour les télécommunications et la science", a expliqué le PDG de Thales, Patrice Caine, cité dans le communiqué.

Basée à Zurich, cette division de Ruag est spécialisée dans les instruments pour les satellites scientifiques et dans les communications optiques dans l'espace. Elle a engrangé un chiffre d'affaires de 18 millions de francs suisses en 2015 (16,6 millions d'euros) et emploie 75 personnes.

Thales met la main sur une technologie clé

Ce que ne dit pas le communiqué, c'est que Thales "met la main sur une technologie clé" dans le domaine des constellations, explique Patrice Caine, interrogé par La Tribune. Cette technologie développée par Ruag permet "des communications optiques inter-satellitaires  au sein d'une constellation", précise-t-il. Ce qui est "très, très important" pour le futur dans ce domaine et va permettre à TAS "de garder un coup d'avance sur la concurrence", fait-il observer. Cette acquisition est "donc importante pour nous", estime-t-il.

Cette acquisition va donc permettre à TAS "d'améliorer ses offres en termes de solutions destinées aux marchés de la science, de l'observation et des télécommunications". D'où également le très vif intérêt pour cette activité d'Airbus Space Systems, pour lequel cette technologie était importante dans le cadre du développement de la constellation OneWeb, et d'OHB notamment.

TAS va améliorer son empreinte européenne

Grâce à cette acquisition, TAS va également étendre son implantation géographique en Europe. Cette acquisition reflète "clairement la stratégie de développement de TAS en Europe, et en particulier dans les pays affichant une dynamique et un intérêt croissant pour le spatial en terme d'investissement", selon le communiqué de TAS. Pour Patrice Caine, ce volet n'est pas négligeable dans le cadre de la politique du juste retour géographique imposée par l'Agence spatiale européenne (ESA). "Cette acquisition d'une taille relative complète bien notre présence en Europe", confirme-t-il.

Cette activité d'optoélectronique adressera les marchés institutionnels nationaux et européens mais sera également partie intégrante des solutions à l'export. Pour TAS, cette démarche fait suite à l'ouverture d'un site en Allemagne en 2011, au renforcement de sa présence en Belgique par la création du site de Leuven en 2014, et l'ouverture d'une filiale au Royaume-Uni également en 2014.

Michel Cabirol

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