Défense : Suspicion de cas de Covid-19 à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle

Par Michel Cabirol  |   |  642  mots
Le porte-avions dispose d'un plateau médical avec une équipe médicale comprenant une vingtaine de soignants (médecins, infirmiers, chirurgiens), des installations dédiées avec une salle d'hospitalisation d'une douzaine de lits, des respirateurs, un scanner ainsi qu'un espace de confinement d'une centaine de places pour isoler et suivre les patients. (Crédits : © Jean-Paul Pelissier / Reuters)
Une quarantaine de marins à bord du Charles de Gaulle, déployé en Atlantique dans le cadre de la mission Foch, "sous observation médicale renforcée", présentent "des symptômes compatibles avec une possible infection par le Covid-19". La marine a décidé d'anticiper le retour du Charles de Gaulle à Toulon.

Ce qui devait arriver, arriva. A l'instar des cas de Covid-19 sur le porte-avions nucléaire américain USS Theodore Roosevelt, une quarantaine de marins à bord du Charles de Gaulle, déployé en Atlantique dans le cadre de la mission Foch, sont "sous observation médicale renforcée", a indiqué le ministère des Armées dans un communiqué publié mercredi. "Ils présentent des symptômes compatibles avec une possible infection par le Covid-19, a-t-il précisé. Ces premiers symptômes sont apparus récemment". Déjà mises en place à bord, les mesures sanitaires ont été renforcées. Toutefois, la marine a décidé d'anticiper le retour du Charles de Gaulle à Toulon, après une mission débutée le 21 janvier dans le cadre de l'opération Chammal. Le porte-avions, qui était dans sa phase de retour vers la Méditerranée, était initialement attendu le 23 avril.

Après avoir rejoint l'Atlantique début mars, il a fait une "relâche opérationnelle" en rade de Brest du 13 au 16 mars. Les premiers symptômes compatibles avec le Covid-19 étant apparus environ trois semaines plus tard, c'est pendant cette escale qu'une éventuelle contamination pourrait avoir eu lieu, explique-t-on à l'état-major. Il y a actuellement 1.760 personnes à bord du Charles de Gaulle, 1.200 marins et 560 membres de l'état-major et du groupe aérien embarqué (dont 20 Rafale). La moyenne d'âge de l'équipage est de 30 ans.

En confinement isolé

Dès aujourd'hui, une équipe de dépistage du Service de santé des armées (SSA) comprenant des épidémiologistes, avec des moyens de test va être acheminée à bord afin de tester les cas apparus et entraver la propagation du virus à bord du bâtimentLes marins présentant des symptômes sont actuellement pris en charge et font l'objet d'un suivi médical renforcé. Ils ont été placés en confinement isolé, par mesure de précaution vis-à-vis du reste de l'équipage. "Aucune aggravation n'a été constatée chez ces patients, a assuré le ministère des Armées. Tout est actuellement mis en œuvre afin d'assurer la sécurité des membres de l'équipage".

Selon le ministère, l'organisation à bord a été adaptée pour poursuivre la mission tout en veillant à la santé des marins. Ainsi, les gestes barrières et mesures de précaution ont également été renforcés et continuent d'être strictement appliqués : les marins du porte-avions procèdent deux fois par jour au nettoyage des espaces communs, en insistant sur la désinfection des rampes/poignées/robinets et dans les lieux de vie commune et désinfectent les postes de travail, téléphones et ordinateurs partagés après chaque utilisation. Le nombre de réunions et de participants a été réduit, les rassemblements dans certains espaces de vie commune ont été limités. Des masques sont distribués à titre préventif à tout le personnel qui pourrait présenter des symptômes, toux en particulier. Ces personnels sont suivis deux fois par jour par le personnel médical.

Un bâtiment bien équipé sur le plan médical

Le ministère des Armées a rappelé qu'à bord, le porte-avions dispose d'un plateau médical équipé en réanimation. Le porte-avions dispose de capacités de prise en charge et de surveillance de l'évolution des cas, y compris en cas d'aggravation : un plateau médical avec une équipe médicale comprenant une vingtaine de soignants (médecins, infirmiers, chirurgiens), des installations dédiées avec une salle d'hospitalisation d'une douzaine de lits, des respirateurs, un scanner ainsi qu'un espace de confinement d'une centaine de places pour isoler et suivre les patients. Enfin, le porte-avions dispose de moyens d'évacuation par les hélicoptères du bord, sous bref délais, vers un hôpital de niveau supérieur en cas d'aggravation.