Douze Rafale en jeu lors de la venue du président égyptien à Paris

Par Michel Cabirol  |   |  489  mots
La venue lundi à Paris du président égyptien Abdel Fattah al Sissi, qui rencontrera pour la première fois Emmanuel Macron lors d'une visite officielle de trois jours, pourrait être déterminante pour la vente de douze Rafale supplémentaires
L'Égypte souhaiterait lever l'option, qui porte sur l'achat de douze Rafale supplémentaires. Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi sera à Paris à partir de lundi.

Plus de deux ans après s'être offert 24 Rafale, l'Égypte du président Abdel Fattah al Sissi souhaiterait lever l'option, qui porte sur l'achat de douze Rafale supplémentaires. Les négociations, qui ont commencé depuis la fin du printemps 2016 entre Dassault Aviation et l'armée égyptienne, butteraient, selon nos informations, sur le financement de cette vente. Bercy ne souhaite pas accorder les mêmes garanties qu'il y a deux ans. Ce qui n'est pas une surprise. C'est pourtant ce que demande les Égyptiens.

La visite à partir de lundi à Paris d'Abdel Fattah al Sissi, qui rencontrera pour la première fois Emmanuel Macron lors d'une visite officielle de trois jours, pourrait dénouer cette opération... ou pas. La tendance n'était pas à l'optimisme ces derniers jours. Emmanuel Macron tordra-t-il le bras à Bercy? A suivre. En revanche, Paris et Le Caire seraient très proches de conclure un contrat d'environ 200 millions d'euros en vue de fournir à l'armée égyptienne le segment du sol du satellite de télécoms vendu en 2016 et dont la vente est estimée à environ 600 millions d'euros (Airbus Space Systems et Thales Alenia Space).

L'Égypte, premier client du Rafale en 2015

Outre les 12 Rafale, les industriels français proposent au Caire deux nouvelles corvettes Gowind ainsi qu'une nouvelle frégate multimissions (FREMM). L'armement des quatre premières Gowind, vendues en 2014, a été acheté en faible quantité par l'Egypte à MBDA (Exocet et VL-Mica). De son côté, Safran propose le drone tactique Patroller, qui a été choisi par l'armée de terre française. Airbus Helicopters pousse l'hélicoptère de transport NH90 : 24 exemplaires dont 12 TTH (version terrestre) et 12 NFH (version marine). Enfin, Airbus souhaiterait vendre à l'Égypte l'avion de transport militaire A400M en Égypte (10 à 12 appareils).

Arrivé le 16 février 2015 au Caire, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait conclu la première vente d'avions de combat Rafale à l'exportation (24 au total pour un peu plus de 3 milliards d'euros hors armement), lors d'une cérémonie de signature avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Le contrat avait été signé quelques jours plus tard par le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, et le responsable de l'équipement militaire de l'armée de l'air égyptienne. L'accord de vente des 24 Rafale mais aussi d'une frégate multimissions FREMM, armés de missiles MBDA à l'Égypte avait été paraphé jeudi 12 février pour un montant de plus de 5,2 milliards d'euros.

Droits de l'homme

Cette visite permettra également "d'évoquer les sujets d'intérêts communs comme les crises régionales et la lutte contre le terrorisme, mais également la situation des droits de l'homme à laquelle la France est particulièrement attentive", a indiqué jeudi la présidence dans un communiqué. "Elle permettra par ailleurs de discuter des dossiers bilatéraux et notamment des moyens de renforcer notre relation sur le plan de la coopération culturelle et éducative", a-t-elle également précisé.