Eurodrone : le prix n'y est toujours pas pour la France

Par Michel Cabirol  |   |  405  mots
Le ministère sera "attentif à ce que le besoin militaire français soit respecté, que les performances opérationnelles soient au moins supérieures et égales à ce qu'on peut trouver sur le marché américain aujourd'hui, et, enfin que prix soit juste et raisonnable", précise une source proche du dossier. (Crédits : Occar)
L'Eurodrone arrive dans une période cruciale pour son avenir. Le projet sera présenté à la ministre des Armées Florence Parly le 2 mars. Les industriels devront trouver une solution sur le prix et les performances de l'appareil. Ce n'est pas encore gagné.

L'Eurodrone a toujours dû mal à prendre son envol. Ce programme européen pourtant emblématique sur lequel l'Allemagne, l'Espagne, la France et l'Italie sont montées à bord, va être présenté le 2 mars "très en détail" à Florence Parly sur trois volets, explique-t-on de source française : réponse au besoin opérationnel, performances et coûts. Dans ce cadre, le ministère sera donc "attentif à ce que le besoin militaire français soit respecté, que les performances opérationnelles soient au moins supérieures et égales à ce qu'on peut trouver sur le marché américain aujourd'hui, et, enfin que prix soit juste et raisonnable", précise un proche du dossier. L'Eurodrone doit voler en 2027 pour une mise en service prévue en 2027/2028.

Interrogations sur le prix...

Sur le prix, "on ne l'a pas encore complètement", affirme une source française. Et d'expliquer que la France a "fixé un plafond au-dessus duquel il ne faut pas aller. Autrement dit, on considère que la souveraineté a un prix, mais pas n'importe lequel. Il ne faut pas que les industriels nous prennent pour des naïfs parce que c'est un projet emblématique de la coopération européenne".

Pour 21 systèmes et 63 drones, la France avait fait ses calculs : la facture ne doit pas dépasser 7,1 milliards d'euros, développement compris, avait expliqué en novembre dernier des sources concordantes. Clairement, la France n'acceptera donc pas "des demandes déraisonnables des industriels en matière de prix".

... Et sur les performances

La France insistera également sur le volet des performances du futur drone MALE européen. Il n'est donc pas question de développer un programme qui serait "moins bon que ce qu'on pourrait trouver sur étagère sur le marché américain", souligne un proche du dossier. Florence Parly s'est d'ailleurs entretenue le week-end dernier à Munich avec le PDG d'Airbus Guillaume Faury, en marge de la conférence sur la sécurité, la grand-messe annuelle internationale sur les questions de défense.

"Le message a été très clairement passé à Guillaume Faury, qui l'a parfaitement reçu", souligne-t-on. Et ce d'autant plus que les trois autres Etats seraient sur la même ligne que celle de la France... A la suite de la présentation du projet, "la France arrêtera une position en concertation avec les Espagnols, les Italiens et les Allemands", assure cette même source. La pression monte sur Airbus.