Exportations d'armes : Koweït, Qatar, Emirats, les trois principaux clients de la France en 2017

Par Michel Cabirol  |   |  490  mots
Le Koweït est le premier client de l'industrie française d'armement en 2017 avec l'achat de 30 Caracal (plus de 1 milliard d'euros)
Les exportations d'armement françaises sont en très nette régression, passant de 13,9 milliards d'euros en 2016 à 6,94 milliards en 2017. Les industriels ont livré pour 6,73 milliards de matériels militaires à l'étranger l'an dernier.

Koweït, Qatar, Emirats arabes Unis (EAU), Arabie Saoudite et Inde... C'est le top cinq  des principaux pays clients de l'industrie française d'armement en 2017 (3,9 milliards sur 6,94 milliards d'euros de commandes d'armement au total, selon le rapport au Parlement 2018 sur les exportations d'armement de la France). Des commandes en chute libre de plus de 50% par rapport à 2016. En parallèle, les livraisons de matériels militaires français ont elles aussi  baissé. Elles ont atteint 6,73 milliards d'euros, contre 7,1 milliards d'euros en 2016 (6,2 milliards en 2015, 4 milliards en 2014, 3,8 milliards en 2013 et 3,3 milliards en 2012). La France a notamment livré en 2016 des armements pour 1,47 milliard d'euros à l'Egypte, 1,38 milliard à l'Arabie Saoudite et 689,5 millions à l'Inde.

"Le Proche-Orient et le Moyen-Orient ont représenté en 2017 un peu plus de 60 % des exportations d'armement (prises de commandes, ndlr)", selon le rapport. Sur la période 2008-2017, cette région a représenté 40% des ventes de l'industrie française d'armement. "Les secteurs des hélicoptères et des missiles (essentiellement dans le domaine naval pour ces derniers) ont par ailleurs représenté plus de la moitié des exportations de défense cette année", a également précisé ce document.

Tous ces pays sont en général très fidèles à la France, à l'exception du Koweït, qui reste quant à lui un client très modeste pour les industriels de l'armement français en dépit de sa première place en 2017 (achat de 30 hélicoptères Caracal pour plus de 1 milliard). Longtemps, très longtemps, le Koweït s'est détourné des industriels de l'armement français. Plus de vingt ans de vaches maigres pour la France (1996-2017) alors que François Mitterrand avait envoyé lors de l'opération Daguet, 19.000 soldats français libérer en 1991 le territoire koweïtien envahi par l'Irak de Saddam Hussein.

Quinze pays au-dessus de 100 millions d'euros de commandes en 2017

Juste derrière le Koweït (1,102 milliard d'euros), arrive le Qatar avec 1,089 milliard d'achats militaires, pour l'essentiel des missiles vendus par MBDA France : Exocet MM40 Block 3, Aster 30 Block 1 et VL MICA pour l'armement des navires de guerre vendus par Fincantieri et des batteries côtières. En troisième positon, viennent les EAU avec 701,5 millions d'euros, puis l'Arabie saoudite (626,3 millions) et l'Inde (388 millions). Outre ces cinq premiers clients de l'industrie d'armement française en 2017, dix autre pays ont passé plus de 100 millions de commandes chacun à la France : Brésil (329,9 millions), Egypte (217,2 millions), Corée du Sud (211 millions), Turquie (198,2 millions), Tanzanie (190 millions), Etats-Unis (164,1 millions), Japon (120 millions), Indonésie (117,1 millions), Royaume-Uni (112,8 millions), Oman (109,6 millions).

En 2017, la surprise est venue de la Tanzanie, qui s'est classée dans le Top 10 des meilleurs clients de la France. En 2016, MBDA avait vendu 304,2 millions d'euros de systèmes d'armes au Botswana. La Tanzanie a acheté une dizaine d'hélicoptères à Airbus, dont deux H215, deux H225 et des Fennec. En revanche, Singapour, qui est un client régulier de la France, a disparu des écrans radars en 2017 (44,1 millions, contre 646,6 millions en 2016).