Fincantieri dément les soupçons de corruption révélés par l'ADIT et rendus public par La Tribune

Par Michel Cabirol  |   |  381  mots
interrogé par La Tribune à propos de la portée du rapport de l'ADIT sur le rapprochement entre Naval Group et Fincantieri, l'entourage de la ministre des Armées a répondu qu'"on est très vigilants, on fait attention, on n'est pas irresponsables". (Crédits : Alessandro Bianchi)
Le chantier naval italien estime que les informations révélées par le rapport de l'ADIT et rendues publiques par La Tribune sont "dépourvues de tout fondement". Le ministère des Armées a expliqué qu'il est "hyper vigilant sur ces questions d'éthique et de 'compliance'".

A la suite de l'article publié jeudi par La Tribune "Fincantieri: une liaison très, très dangereuse pour Naval Group ?", le chantier naval italien a réagi par un communiqué publié vendredi soir précisant que "les informations contenues dans cet article sont dépourvues de tout fondement". Or, l'article de La Tribune s'appuie sur un rapport de l'ADIT, l'Agence pour la diffusion de l'information technologique, le bras armé de l'Etat en matière d'intelligence économique (10% du capital en propre et 24% via Bpifance). Ce rapport détaille de façon négative les pratiques de Fincantieri en matière de conformité (compliance) et d'éthique.

"Faisant référence à l'article intitulé "Fincantieri: une liaison très, très dangereuse pour Naval Group ?" publié hier sur La Tribune, la société Fincantieri S.p.A. précise que les informations contenues dans cet article sont dépourvues de tout fondement et a mandaté ses avocats afin qu'ils agissent en vue de protéger son image et son honorabilité tant au civil qu'au pénal", a expliqué le groupe naval italien dans ce communiqué.

Paris "hyper vigilant"

Par ailleurs, interrogé jeudi par La Tribune à propos de la portée du rapport de l'ADIT sur le rapprochement entre Naval Group et Fincantieri, l'entourage de la ministre des Armées lors d'un briefing informel sur l'actualité défense, a répondu qu'"on est très vigilant, on fait attention, on n'est pas irresponsable". Au sein du ministère, on évoque dans la révélation de ce rapport une fuite de "gens qui veulent probablement torpiller le projet".

"On est hyper vigilant sur ces questions d'éthique et de 'compliance'. Il est hors de question qu'on mette le doigt dans un système qui viendrait corrompre ce qu'on a fait de propre et de transparent depuis des années avec Naval Group", insiste-t-on.

Naval Group (ex-DCNS) et Fincantieri œuvrent depuis l'automne dernier à la constitution d'un géant naval européen. Si le projet devait se concrétiser, "on irait de toute façon de manière extrêmement progressive et précautionneuse de manière à rendre le mouvement réversible, en tous cas pendant les premières années de ce rapprochement", a-t-on fait savoir au sein du ministère des Armées.