Jean-Yves Le Gall a été "prolongé" à la tête du CNES

Par Michel Cabirol  |   |  423  mots
Compte tenu que le conseil d'administration n'a pas été renouvelé début février comme initialement prévu, Jean-Yves Le Gall reste de facto à la présidence du CNES
Jean-Yves Le Gall est toujours à la tête du CNES alors que son mandat se terminait début février. Une décision du gouvernement qui n'a pas souhaité pour le moment renouveler le conseil d’administration du CNES. Pourquoi ? La succession du directeur général de l'ESA est l'une des explications à cette décision.

Le président du CNES Jean-Yves Le Gall (60 ans) a été discrètement "prolongé" début février. Compte tenu que le conseil d'administration n'a pas été renouvelé début février comme initialement prévu, Jean-Yves Le Gall reste de facto par intérim à la présidence du CNES. Cette mesure peut donc lui permettre d'être le candidat de la France à la direction générale de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de maintenir la pression sur l'Allemagne, qui pousse un candidat allemand. L'actuel directeur général de l'ESA Johann-Dietrich Wörner a quant à lui récemment annoncé qu'il ne demanderait pas une prolongation supplémentaire de deux ans, son mandat se terminant mi-2021. Jean-Yves Le Gall préconisait d'ailleurs son renouvellement à la barre du CNES pour être un candidat légitime à la tête de l'ESA.

Avec cette décision, la France s'est donc donnée les moyens de présenter Jean-Yves Le Gall à l'ESA. Une décision pourrait être prise avant l'été 2020. Si la France présentait un candidat, Jean-Yves Le Gall pourrait l'être. Il est même l'un des rares, sinon le seul, à pouvoir postuler. "Ce serait l'intérêt de la France de proposer quelqu'un de bonne qualité comme Jean-Yves Le Gall, assure une source proche du dossier. Mais est-ce crédible pour la France d'avoir le commissaire chargé des questions spatiales et un directeur général à l'ESA. C'est à voir mais la France ne part pas du tout perdante". Une chose est sure, l'Allemagne n'a pas ces états d'âmes et propose des candidats à tous les postes à responsabilité dans le spatial européen.

Une succession au CNES qui aiguise les appétits

Aujourd'hui, il y a bien sûr des prétendants pour succéder à Jean-Yves Le Gall à la tête du CNES, ou du moins des noms qui circulent pour le remplacer, à commencer par ceux du patron d'Arianespace Stéphane Israël, qui cherche un nouveau point de chute, et de l'ex-patron d'Airbus Space Nicolas Chamussy, qui souhaite lui rebondir. Le numéro deux du CNES Lionel Suchet pourrait être également intéressé. S'il n'est pas candidat, Bruno Sainjon, lui-même en fin de mandat à l'ONERA, pourrait lui aussi faire le job. D'autant qu'il est toujours possible de revoir surgir un vieux marronnier, celui d'un rapprochement entre le CNES et l'ONERA. Cette "nouvelle" entité se mettrait au diapason des organisations de grandes agences comme la NASA ou la Jaxa au Japon. La décision appartient à Emmanuel Macron, qui prend son temps.