L'Egypte proche de s'offrir deux satellites "made in France"

Par Michel Cabirol  |   |  472  mots
L'Egypte veut un satellite espion (ici sur la photo) et un satellite de télécoms militaires
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi souhaite très rapidement acheter un satellite d'observation et un satellite de télécoms militaires à Airbus Space Systems et Thales Alenia Space. Un contrat de l'ordre de 1 milliard d'euros.

C'est chaud, très chaud même à nouveau entre l'Egypte et la France, selon des sources concordantes. Après avoir acheté 24 Rafale, une frégate FREMM, quatre corvettes Gowind et deux Mistral, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi souhaite très rapidement acquérir un satellite d'observation et un satellite de télécoms militaire à Airbus Space Systems et Thales Alenia Space (TAS), désigné comme mandataire. Le montant du contrat s'élève à environ 1 milliard d'euros pour les deux satellites. Preuve de cette volonté de trouver un accord rapidement, il vient à nouveau d'envoyer en France le général Al-Assar, qui est devenu en septembre le ministre de la Production de défense.

C'est notamment lui qui avait été le négociateur égyptien pour les contrats portant sur les 24 Rafale et la FREMM en février dernier. Il avait été envoyé en septembre par le président al-Sissi pour faire avancer les négociations et lever les derniers obstacles au moment des négociations sur les deux bâtiments de projection et de commandement (BPC), de type Mistral (DCNS et STX). Le 29 novembre, Abdel Fattah Al-Sissi avait quant à lui dîné avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l'homme de confiance du Caire. Le président égyptien, qui était à Paris pour la COP21, avait été également reçu le 30 par Manuel Valls.

Le général Al-Assar en France

Le ministre de la Production de défense est arrivé ce mercredi pour rejoindre des équipes égyptiennes déjà sur place et doit repartir le 22 décembre avec en principe un accord en poche. Un calendrier qui semble ambitieux mais tout reste possible avec les Égyptiens, les négociations pour le contrat Mistral n'ayant duré qu'un peu plus de deux mois. Pour autant, selon nos informations, il restait encore pas mal de travail pour parvenir à cet accord, dont la position orbitale des satellites, qui poserait problème. Un contrat pourrait être signé en fin d'année, voire au tout début 2016.

L'Arabie saoudite soutient toujours autant Le Caire. Ryad a promis mardi d'investir 8 milliards de dollars en Egypte et d'apporter une aide pétrolière pendant cinq ans à ce pays, qui connait des difficultés économiques. Cette annonce a été faite dans un communiqué commun publié au terme d'une visite du vice-prince héritier et ministre saoudien de la Défense Mohamed ben Salmane Al Saoud mardi au Caire. Le roi Salmane a "ordonné que les investissements saoudiens en Egypte dépassent les 30 milliards de riyals (8 milliards de dollars)" et que le royaume "contribue à couvrir les besoins de l'Egypte en pétrole durant les cinq prochaines années", selon le communiqué de l'agence officielle SPA. En outre, "les navires saoudiens soutiendront le trafic dans le canal de Suez", a précisé le texte sans plus de détail.