La Pologne achète des hélicoptères à Sikorsky sans passer par un appel d'offres

Par Michel Cabirol  |   |  454  mots
Sikorsky gagne un contrat en Pologne sans passer par un appel d'offres (Crédits : Sikorsky)
La police polonaise a confirmé vouloir signer un contrat de gré à gré avec le constructeur américain Sikorsky. Elle compte annoncer la signature à la fin du mois de mai.

Pourquoi s'encombrer d'un appel d'offres long, exigeant et surtout incertain quand on a déjà un favori sous la main... C'est ce que va faire sans état d'âme la Pologne, pays membre de l'Union européenne, afin d'acquérir des Black Hawk S-70 de l'hélicoptériste américain Sikorsky pour sa police anti-terroriste en vue de remplacer deux vieux appareils russes (Mi-8). Du pain béni pour Sikorsky, avec qui la police polonaise a commencé à négocier le 11 avril dernier, selon le chef de la police polonaise, Jarosław Szymczyk. Des négociations supersoniques. La police polonaise devrait annoncer la signature du contrat à la fin du mois de mai après le feu vert du bureau du procureur général chargé de vérifier la légalité de la procédure.

"À la fin du mois de mai, la police polonaise compte signer un contrat pour l'achat de deux hélicoptères Black Hawk pour ses unités anti-terroristes", a indiqué mercredi au Parlement polonais le chef de la police, Jarosław Szymczyk, qui n'a pas donné le montant du contrat (achat, formation et support).

Mauvaise foi polonaise

Les deux hélicoptères devraient être livrés avant la fin de l'année, dont un bien avant, a précisé le chef de la police, qui souhaitait disposer d'un appareil pour du transport dans tout le pays et des évacuations rapides. Après l'analyse de nombreux hélicoptères, seul le Black Hawk S-70 a satisfait les six exigences de la police. "Nous avons décidé de l'acheter en mode source unique", a expliqué Jarosław Szymczyk. Mais, au sein d'Airbus Helicopters, on dément avoir été consulté lors d'un dialogue technique.

Interrogé par les députés de l'opposition, qui ont demandé si la plainte déposée par le constructeur de Marignane auprès de la justice polonaise provoquerait des retards sur la procédure d'achat, le chef de la police n'a pas su répondre, arguant que la Pologne n'a pas acheté d'hélicoptères pour la police depuis 1991. A compter de la signature du contrat, les concurrents, notamment Airbus Helicopters et Leonardo, ont dix jours pour faire appel de cette décision.

Nouvel appel d'offres en vue

En outre, la Pologne va en revanche relancer un nouvel appel d' offres pour l'achat de trois hélicoptères monomoteurs dont le précédent appel d' offres a été annulé. Il faut dire que seul Airbus Helicopters avait répondu. Selon le chef de la police, "aucun des fabricants n'aurait pu fournir des hélicoptères dans le temps imparti". Aussi, a-t-il précisé, "nous allons demander au ministère de lancer cet appel d' offres en 2019". A suivre...