Rafale : et si Hollande et Le Drian réussissaient un dernier gros coup en Malaisie ?

Par Michel Cabirol  |   |  456  mots
François Hollande et Jean-Yves Le Drian, qui vont s'envoler en Asie (Singapour, Malaisie, Indonésie) à la fin du mois de mars pour un tournée d'adieux, évoqueront le dossier Rafale en Malaisie avec le Premier ministre, Mohammad Najib bin Tun Abdul Razak, dit Najib Razak
Le président français et son ministre de la Défense se rendront en Asie à la fin du mois. Ils évoqueront entre autres le dossier Rafale en Malaisie.

C'est la très grosse cote. Une chance sur 1 million. Mais pourquoi pas. François Hollande et Jean-Yves Le Drian, qui vont s'envoler en Asie (Singapour, Malaisie, Indonésie) à la fin du mois de mars pour une tournée d'adieux, évoqueront le dossier Rafale en Malaisie avec le Premier ministre, Mohammad Najib bin Tun Abdul Razak, dit Najib Razak, selon des sources concordantes. Ce sera d'ailleurs le seul dossier armement ou presque de la tournée en Asie.

Pour autant, en dépit des titres de la presse malaisienne sur une possible conclusion d'un accord franco-malaisien, il y a peu de chance que Dassault Aviation parvienne à signer lors de la visite de François Hollande une commande avec Kuala Lumpur, selon plusieurs sources. Tout au plus, estime-t-on chez l'avionneur, "on guettera un signe" de préférence positif. Pas plus. Toutefois, François Hollande et Jean-Yves Le Drian, qui ont fait le job dans le domaine des exportations d'armements, devraient pousser le dossier Rafale en Malaisie, toujours intéressée par l'avion de combat. Jusqu'où peuvent-ils aller?

Un pays qui souffre de la baisse du prix du pétrole

Pourquoi un accord semble difficile ? Parce que les agendas des deux pays ne s'y prêtent absolument pas. François Hollande va quitter l'Élysée dans deux mois tandis que Najib Razak va devoir se confronter à des élections générales d'ici à la fin de l'année. En outre, la Malaisie souffre de la baisse des prix du pétrole et du gaz, les revenus pétroliers assurant en moyenne 30% des recettes de l'État.

Enfin, la Chine arrive en Malaisie avec des projets et des financements clés en main. Imparable, même s'il est encore trop tôt pour Kuala Lupur d'acheter des avions de combat chinois. Mais Pékin a toutefois déjà vendu des corvettes à la marine malaisienne. En outre, l'Arabie Saoudite s'est aussi récemment rapprochée de la Malaisie. Ce contexte géopolitique complique donc les intérêts français en Malaisie, qui a été jusqu'ici francophile avec l'achat notamment de sous-marins, de corvettes et d'hélicoptères français.

Le Rafale favori des aviateurs malaisiens

Ce qui est sûr, c'est que les aviateurs malaisiens ne jurent que par l'avion de combat français. Et cela tombe bien, l'armée de l'air malaisienne souhaite renouveler une partie de sa flotte d'avions de combat composée de MiG-29 de fabrication russe. Trois autres appareils sont en compétition : outre le Rafale, le F/A-18 de l'américain Boeing, le Gripen du suédois Saab et l'Eurofighter Typhoon, produit par un consortium associant Airbus Group, l'italien Finmeccanica et BAE Systems. L'appel d'offres (MRCA) porte sur l'acquisition de 18 avions de combat.