Rafale : le Qatar va-t-il verser son acompte ?

Par Michel Cabirol  |   |  405  mots
Le Qatar avait signé début mai un contrat de 6,3 milliards d'euros, dont 2 milliards pour l'armement fourni par MBDA et Safran, pour l'acquisition de 24 Rafale (six en version biplace et 18 en version monoplace)
La visite à Paris du Premier ministre qatari, Abdallah ben Nasser ben Khalifa al-Thani, pourrait être l'occasion de la mise en vigueur du contrat des 24 Rafale achetés par Doha.

Suspense, suspense... La visite à Paris prévue lundi et mardi du Premier ministre qatari, Abdallah ben Nasser ben Khalifa al-Thani, membre de la famille princière, va-t-elle enfin débloquer la mise en vigueur du contrat des 24 Rafale, plus de sept mois après sa signature en mai dernier ? En tout cas, la communauté industrielle française de l'armement fondait ces derniers jours quelques espoirs de voir verser par Doha le premier paiement. Car pas d'acompte, pas de contrat en vigueur.

Le Qatar avait signé début mai un contrat de 6,3 milliards d'euros, dont 2 milliards pour l'armement fourni par MBDA et Safran, pour l'acquisition de 24  Rafale (six en version biplace et 18 en version monoplace). Ces appareils seront équipés de tous les armements possibles, notamment des missiles de croisière Scalp et de missiles air-air Meteor. Cette signature avait eu lieu en présence de François Hollande, qui avait lancé en anglais "Good choice" à l'adresse du général qatari Ahmad al-Malki, qui avait supervisé les négociations avant de signer le contrat avec le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier. Les avions de combat seront livrés à partir de 2018 avec une livraison par mois à raison de 11 avions par an, selon le ministère de la Défense.

La formation assurée par l'armée de l'air

La France a récemment conclu le 22 septembre un contrat sur la formation opérationnelle des pilotes qataris, qui entrait dans l'accord global de la vente des Rafale. Une centaine de mécaniciens très spécialisés qataris seront formés en France, et 36 pilotes. C'est l'armée de l'air qui a signé ce contrat et dispensera la formation aux futurs pilotes qataris sur Rafale.

Doha paiera directement les prestations de formation à l'armée de l'air, qui aurait été conseillée sur ce dossier par l'Agence du patrimoine immatériel de l'État (APIE). L'imputation se fera sur le budget opérationnel de programme (BOP) 178 de l'armée de l'air en vertu d'un décret de 2009. Ce type de contrat  est une grande première pour l'armée de l'air.

"Les Qataris nous demandent un transfert opérationnel de plusieurs années, et nous sommes en mesure de l'assurer, mais cela va entraîner énormément de tensions sur notre personnel pendant au moins deux ans", avait expliqué en mai dernier l'ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Denis Mercier.