Sous-marins : Naval Group présélectionné par les Pays-Bas

Par Michel Cabirol  |   |  532  mots
Naval Group propose une version du Barracuda dotée d'une propulsion conventionnelle. (Crédits : Naval Group)
Naval Group fait partie de la liste de trois chantiers navals sélectionnés par les Pays-Bas

C'était attendu mais tant que la décision des Pays-Bas n'était pas annoncée, la prudence restait requise en France. Après plusieurs reports de sa décision, le ministère de la Défense néerlandais a finalement sélectionné pour la fourniture de quatre sous-marins à sa marine trois chantiers navals, la fameuse Lettre B : le néerlandais Damen, associé au suédois Saab, l'allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et Naval Group, qui s'est associé depuis février dernier au groupe néerlandais Royal IHC.  Seul l'espagnol Navantia n'a pas été retenu par les Pays-Bas. Évalué à plus de 2,5 milliards d'euros par Amsterdam, le contrat devrait être signé en 2022, selon le ministère de la Défense néerlandais. La Marine néerlandaise compte remplacer en 2031 toute sa flotte actuelle (classe Walrus), qui ont encore une dizaine d'année de vie opérationnelle.

Cette nouvelle phase permettra de préciser le design des sous-marins et de le traduire en une solution industrielle complète. Les Pays-Bas vont principalement se baser sur ces critères : le meilleur bâtiment au meilleur prix, la gestion des risques, l'élaboration des intérêts de sécurité nationale et l'autonomie stratégique. Pourquoi un tel retard ? Il y avait aux Pays-Bas un débat au sein du gouvernement et le DMO entre ceux qui veulent un choix en faveur du consortium emmené par le champion local le chantier naval Damen, associé au suédois SAAB pour la fabrication de quatre nouveaux sous-marins et ceux, qui préconisent une short-list avec deux industriels (Damen/SAAB et Naval Group), voire trois (Damen/SAAB, Naval Group et l'allemand TKMS).

Naval Group dans le coup

Le groupe naval tricolore propose une version du Barracuda dotée d'une propulsion conventionnelle. "Les capacités des sous-marins de type Barracuda à propulsion conventionnelle sont en adéquation avec le besoin opérationnel exprimé", a estimé Naval Group dans un communiqué publié vendredi. Les trois groupes vont désormais entrer dans une coopération technique avec l'Organisation néerlandaise des matériels de défense (DMO).

Jusqu'ici Naval Group a bien mené sa barque en s'associant à Royal IHC. S'il définira la conception des sous-marins avec les Pays-Bas, Royal IHC sera quant à lui chargé de la construction et de l'aménagement des bâtiments avec l'aide du secteur maritime néerlandais. L'objectif de Naval Group est d'assurer l'autonomie complète des Pays-Bas pour ce futur programme sur l'ensemble de son cycle de vie. C'est ce que souhaite Amsterdam : les Pays-Bas attachent une grande importance à l'implication du cluster néerlandais de la construction navale, y compris les PME et les organismes de recherche.

"Construire une grande communauté sous-marine néerlandaise avec l'industrie et les centres d'expertise des Pays-Bas est essentiel pour renforcer la base technologique et industrielle de la défense néerlandaise. En transférant l'expertise de Naval Group vers le ministère de la Défense et d'autres partenaires, les Pays-Bas seront en mesure de maîtriser en toute autonomie l'ensemble des opérations industrielles. Nous nous réjouissons d'intensifier notre coopération avec Naval Group", le PDG de Royal IHC, Dave Vander Heyde, cité dans le communiqué de Naval Group.