STX : Bruno Le Maire sera à Rome dès lundi pour négocier un nouveau tour de table

Par Michel Cabirol  |   |  357  mots
Bruno le Maire sera à Rome lundi en vue de rencontrer le ministre de l'Economie et des Finances Pier Carlo Padoan et celui du Développement économique Carlo Calenda.
Une délégation française emmenée par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sera à Rome dès lundi pour négocier un nouveau tour de table avec les Italiens.

Aussitôt dit, aussitôt fait. "Je souhaite que les équilibres de principe trouvés en avril 2017 puissent être revus", avait expliqué mercredi Emmanuel Macron. Et d'envoyer son ministre de l'Economie négocier avec les Italiens pour "préserver ces équilibres et notre souveraineté industrielle".

Bruno le Maire sera donc à Rome dès lundi à la tête d'une forte délégation, dont des membres de l'Agence des participations de l'Etat (APE), selon nos informations. Une délégation qui surprend et inquiète les Italiens. Elle doit en principe rencontrer le ministre de l'Economie et des Finances Pier Carlo Padoan et celui du Développement économique Carlo Calenda.

MSC confirme vouloir entrer dans le capital de STX France

Deux jours après la livraison par STX France à MSC Croisières du paquebot Meraviglia, à laquelle avait assisté Emmanuel Macron, le propriétaire de l'armateur italo-suisse MSC Croisières Gianluigi Aponte a confirmé dans une interview au Monde qu'il souhaitait entrer au capital du chantier naval STX France. Pourquoi ? Pour "participer à l'équilibre de l'actionnariat" et éviter le "pillage" de l'entreprise française que doit reprendre le chantier italien Fincantieri. "Nous ne souhaitons pas devenir majoritaires, mais participer à l'équilibre de l'actionnariat" de STX France, a assuré Gianluigi Aponte.

"Si nous sommes actionnaires, de même que l'autre grand client Royal Caribbean, nous ferons tout pour que Fincantieri ne puisse pas piller Saint-Nazaire, transférer sa technologie à l'étranger, ni privilégier ses propres chantiers au détriment du site français", a expliqué Gianluigi Aponte.

Pour Gianluigi Aponte, "seul maître à bord, Fincantieri pourrait agir à sa guise, transférer les technologies, revoir la stratégie commerciale de manière trop contraignante pour le développement de l'industrie de la croisière". "Une forte hausse des prix nous inciterait à faire construire nos bateaux ailleurs, en Asie par exemple. Ce serait certainement la fin des chantiers européens", prévoit-il. "Les Asiatiques deviendraient rapidement les maîtres du jeu, comme ils l'ont fait dans d'autres secteurs", a estimé le fondateur du deuxième plus grand armateur de porte-conteneurs au monde, et le numéro quatre international des croisières.