Une mauvaise programmation à l'origine de l'anomalie du vol VA241 d'Ariane 5

Par Michel Cabirol  |   |  390  mots
La commission d'enquête indépendante recommande "la nécessité d'accroître la robustesse du contrôle de certaines données utilisées pour la préparation" des lancements.
Selon la commission d'enquête indépendante, les investigations ont démontré que l'anomalie de trajectoire d'Ariane 5 résulte "d'une valeur erronée dans la spécification de mise en œuvre des deux centrales inertielles du lanceur".

L'erreur de programmation bête... A la fois grave mais au moins facile à corriger. Selon la commission d'enquête indépendante, les investigations ont démontré que l'anomalie de trajectoire du lanceur Ariane 5 lors du dernier lancement VA241 (25 janvier 2018) résulte "d'une valeur erronée dans la spécification de mise en œuvre des deux centrales inertielles du lanceur". En revanche, l'analyse des données recueillies au cours des premières minutes de vol et la restitution de la trajectoire du lanceur ont permis de confirmer que "le lanceur et le programme de vol ont parfaitement fonctionné", a estimé la commission. Ce que de nombreux observateurs avaient assez rapidement assuré après le lancement.

"Compte tenu des exigences particulières de cette mission, l'azimut requis pour l'alignement des centrales inertielles était de 70° et non de 90°, comme le plus souvent pour les missions vers l'orbite de transfert géostationnaire", a précisé le communiqué publié par Arianespace.

Cet écart a donc conduit à un décalage de 20 degrés vers le sud de la trajectoire du lanceur dès les premières secondes de vol. "La cause de la déviation de la trajectoire est  due à une mauvaise spécification d'un des paramètres de la mission du lanceur qui n'a pas été détectée au cours des contrôles qualité standard opérés dans la chaîne de préparation des lancements Ariane", a expliqué Arianespace.

Renforcement des contrôles

Les travaux de la commission d'enquête indépendante ont mis en évidence la nécessité "d'accroître la robustesse du contrôle de certaines données utilisées pour la préparation" lors de lancements. Les recommandations de la commission visent "à renforcer le processus d'élaboration et de vérification des documents requis pour la préparation du lanceur et à introduire des contrôles de cohérence complémentaires".

La cause de l'anomalie étant "parfaitement comprise et les actions correctives clairement identifiées", Arianespace et ArianeGroup "mettent en œuvre immédiatement" les recommandation. Appliquées à la campagne Ariane 5 en cours, elles permettent d'envisager une prochaine mission du lanceur lourd en mars 2018, à la suite d'une mission Soyuz. "Grâce à la mise en place de ces mesures correctives, la fiabilité d'Ariane 5, qui est exceptionnelle, sera encore renforcée", a assuré le président exécutif d'Arianespace, Stéphane Israël.