Porsche continue à grimper dans le capital de Volkswagen

Le constructeur de la mythique 911 a acquis 5% supplémentaires de Volkswagen, détenant désormais 35% du capital. Les divergences entre les directions des deux sociétés ne font que croître.

Porsche vient de frapper un grand coup ce mardi, en acquérant 5% supplémentaires du capital de Volkswagen, ce qui lui permet de détenir désormais 35% du premier constructeur automobile européen. Certes, ce n'est pas encore un rachat en bonne et due forme. "L'objectif reste d'augmenter notre participation dans Volkswagen à plus de 50%. Le pas d'aujourd'hui (mardi) est un nouveau jalon", a commenté Wendelin Wiedeking, patron de Porsche, cité dans un communiqué. "Nous prévoyons de le faire courant novembre (...) Nous voulons la majorité réelle, et la majorité réelle est de 50% plus une action", précisé un porte-parole.

Mais le seuil franchi mardi est symbolique. D'abord, il permet à Porsche de s'assurer d'un contrôle de fait sur l'assemblée générale de Volkswagen: à chaque réunion de cette assemblée, tous les actionnaires, notamment les petits, ne sont pas présents. D'autres soutiennent Porsche. Au total, 35% des votes environ suffisent pour s'imposer.

Conséquence, Volkswagen, dont le chiffre d'affaires est près de seize fois plus important que celui de Porsche, va devenir une filiale de son compatriote. Elle sera intégrée à la holding européenne Porsche SE, spécialement créée pour regrouper l'ensemble des participations du constructeur du bolide 911.

Les représentants des salariés de Volkswagen seront désormais conviés aux réunions du comité d'entreprise de la nouvelle structure. Un affront pour les syndicalistes d'IG Metall de Wolfsburg (nord de l'Allemagne) qui auront droit à autant de sièges que ceux de Porsche, quand ils sont plus de 25 fois plus nombreux.

Surtout, l'annonce de Porsche intervient dans un contexte particulièrement tendu. En fin de semaine dernière, un nouvel épisode a révélé l'ampleur des divergences entre Porsche et les salariés de VW, entre les deux directions, et même au sein de la famille Porsche. Lors d'un conseil de surveillance, Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance de VW et représentant d'une des deux branches de la famille Porsche, a permis l'adoption d'un texte soumis par le syndicat IG Metall pour protéger la marque Audi de l'influence de Porsche, en s'abstenant.

Depuis, son cousin Wolfgang Porsche ne décolère pas. "Je suis effrayé par le choix de vote du président du conseil de surveillance", a-t-il déclaré à la sortie de la réunion de vendredi. Deux clans s'affrontent donc ouvertement : d'un côté Wolfgang Porsche semble pouvoir compter sur la majorité des membres de la famille et défend le patron de Porsche, Wendelin Wiedeking. De l'autre, Ferdinand Piëch s'appuie sur les syndicats de Volkswagen et sur son protégé, le patron de Volkswagen, Martin Winterkorn.

La direction de Porsche a bien tenté de jouer l'apaisement mardi. "Nous nous réjouissons de la poursuite et de l'approfondissement de la coopération confiante avec la direction de Volkswagen et nous espérons une solution rapide dans le conflit entre les représentants des salariés de Porsche et VW", a ainsi déclaré Wendelin Wiedeking. Mais, selon la presse allemande, tous les scénarios sont désormais possibles, celui d'une destitution de Ferdinand Piëch, celui d'un départ du patron de Porsche, voire celui - inimaginable jusqu'à il y a peu tant la stratégie de Porsche semblait irrésistible - d'un échec du projet de fusion entre les deux groupes.

Porsche s'est lancé il y a trois ans à la conquête du constructeur qui ambitionne de devenir le leader mondial du secteur, et a depuis procédé par étapes.

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