L'essai auto du week-end : Fiat Doblo, un anti-Kangoo à l'italienne

Le "ludospace" du constructeur turinois est vaste et rustique. Idéal pour une utilisation mixte professionnelle et familiale. Pas trop cher, il offre des prestations routières suffisantes, mais sans brio.

Ah, c?est sûr ! Comme les Renault Kangoo et Citroën Berlingo, le "ludospace" italien est un dérivé d?utilitaire. Et il faut le juger comme tel. Le Doblo apparaît donc comme une fourgonnette tout juste transformée en voiture particulière. Avec ses points forts (volume de chargement, rusticité, praticité), mais aussi ses limites (performances sans brio, comportement routier "lourdingue", finition bas de gamme). Il donne même l?impression d?être encore plus proche d?un utilitaire que ses rivaux tricolores.

La silhouette n?est nullement déplaisante, avec un côté rondouillard (à l?avant) et sympathique. Le Doblo s?attire d?ailleurs des regards bienveillants. L?arrière est plus cubique pour maximiser le volume de chargement, avec un hayon très droit, s?ouvrant en grand, mais pesant à manipuler. L?impressionnante surface vitrée est agréable et procure une belle visibilité. A l?intérieur, c?est plutôt rustaud. Les matériaux sont bas de gamme, sauf une bande de plastique légèrement moussé qui traverse la planche de bord. Mais, après tout, ce n?est pas mieux chez Renault et Citroën. Si la finition est simple, les assemblages semblent rigoureux. Bien davantage que par le passé. Fiat fait vraiment des progrès. Sur notre modèle d?essai, la planche de bord et les sièges bicolores (noir et rouge) donnaient une note de gaieté bienvenue.

Evidemment, on y a ses aises. L?espace disponible autour de soi est très important et on se trouve même un peu perdu face aux nombreux centimètres qui restent au-dessus de la tête. L?habitabilité est bonne et le volume de chargement d?une générosité extraordinaire par rapport aux dimensions extérieures contenues (globalement, la taille d?un Scénic court). Une excellente optimisation. Regrettons que les vide-poches ne soient pas revêtus d?un feutre empêchant les objets de se promener dans les virages.

Nous serons plus critiques sur la position de conduite, très camionnette. On est assis très droit, ce qui n?est pas critiquable en soi. Mais, si on veut avoir les pieds près des pédales, il faut rapprocher excessivement le siège du volant et de la planche de bord. Or, dans ce cas, on a du mal à s?installer à bord et en sortir. Si l?on veut disposer d?une bonne accessibilité, il faut alors s?éloigner un peu trop des pédales. Du coup, il est nécessaire de bien tendre la jambe pour débrayer à fond. Gênant.

Notre modèle d?essai était équipé du moteur le plus puissant disponible, le 2 litres diesel de 135 chevaux? déjà limité sur un véhicule aussi lourd. Les performances ne doivent donc pas être fameuses avec le diesel de 105 chevaux, ou pis, le 1,3 de 90 chevaux ! "Notre" Doblo fournissait des accélérations correctes à mi-régime. Une fois lancé, il gardait aussi convenablement sa vitesse. Mais, au démarrage, c?est assez poussif. Et mieux vaut éviter de débrayer brutalement et d?accélérer trop fort, sous peine d?à-coups. Le système "Stop and start" de série (arrêt et redémarrage automatiques du moteur au feu rouge) fonctionnait mieux que sur la Punto essayée précédemment. Mais il faut bien débrayer à fond. Sinon, on n?est pas sûr de remettre le moteur en marche. Ce qui, vu la position de conduite, n?est pas forcément très facile?

Les performances sont tout de même acceptables sur un véhicule pareil. La boîte de vitesses est assez caoutchouteuse, mais le levier tombe bien sous la main. Attention quand même à ne pas confondre première et marche arrière, assez proches. Le comportement routier manque d?agilité. Rien d?étonnant sur un véhicule aussi haut et pesant (1,45 tonne). Et, comme la direction est assez lourde également, tout apparaît pataud. Mais, la tenue de route reste saine en virage comme en ligne droite. Le contrôle de stabilité ESP est de série. Un bon point. Simplement, le Doblo n?est pas amusant à conduire. Mais on s?en doutait avant de prendre le volant. Un Kangoo ou un Berlingo nous avaient naguère paru un tantinet plus maniables. En revanche, le confort est suffisant, même si certaines réactions sont sèches. Normal : les suspensions doivent supporter la charge et semblent également faites pour affronter des mauvaises routes. N?oublions pas que ce Fiat est fabriqué en Turquie !

Le Doblo est en fait un bon véhicule pour une utilisation mixte professionnelle et familiale. Idéal pour transporter des objets encombrants. Mais le Doblo ne peut être comparé à un monospace. Il est moins doux et raffiné, plus bruyant, la carrosserie faisant caisse de résonance. A noter cependant que les crissements de plastiques, en provenance du mobilier intérieur, sont limités, ce qui témoigne d?une fabrication sérieuse. Par ailleurs, les aménagements intérieurs sont moins peaufinés que sur un monospace. La banquette arrière n?est pas coulissante. Quant aux deux sièges supplémentaires pour une utilisation sept places (en option à 800 euros), ils ne s?effacent pas sous le plancher, même repliés. Du coup, à moins de les enlever, ils encombrent le coffre en permanence.

Le Doblo est un peu moins cher que ses rivaux. Même s?il est difficile à comparer. La gamme démarre à 15.150 euros avec un petit moteur à essence de 95 chevaux et finition de base Team, 16.950 avec le petit diesel de 90. Mû par le moteur à gazole de 135 chevaux et en finition Dynamic, avec l?essentiel (climatisation, autoradio CD, rétroviseurs électriques), il coûte 20.950 euros. C?est la bonne version, qui n?a pas d?équivalent direct chez Renault ou Citroën, les constructeurs français n?offrant pas de moteur de cette puissance. Un Berlingo de 110 chevaux offre toutefois des performances équivalentes, en gros, à celles du Fiat de 135 chevaux.

Les options sont nombreuses. Et, si l?on ne veut pas trop gonfler la note, il ne faut guère se laisser tenter (volant en cuir à 100 euros, siège conducteur chauffant à 100 euros, antibrouillards à 200 euros, radar de recul à 350 euros?). Un monospace compact, du type Scénic, coûte globalement 5.000 euros de plus à prestations comparables. La différence n?est donc pas négligeable. La consommation mesurée (moins de 7,5 litres aux cent sur notre parcours d?essai) contribuera à un budget d?utilisation en principe modéré.

Modèle d?essai : Fiat Doblo 2,0 Multijet 135 Dynamic : 20.950 euros
Puissance du moteur : 135 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,39 mètres (long) x 1,83 (large) x 1,84 (haut)
Qualités : volume de chargement, praticité, surface vitrée, prestations dynamiques correctes, prix attractif
Défauts : performances limitées, comportement lourd, position de conduite perfectible, présentation spartiate
Concurrents : Renault Kangoo 1,5 dCi 105 Privilège : 20.600 euros ; Citroën Berlingo 1,6 HDi 110 XTR : 21.700 euros.

Note : 12,5 sur 20

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Commentaire 1
à écrit le 29/05/2010 à 8:52
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Le FIAT doblo devrait être promu véhicule de l'année dans sa catégorie ! Bravo a FIAT !

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