ESSAI AUTO Lexus GS 450h, l'hybride de prestige à hautes performances

La nouvelle berline de prestige du constructeur Toyota met en avant une exceptionnelle puissance de 343 chevaux et des émissions de C02 dignes d'une familiale diesel. Le grand luxe sportif... mais politiquement correct.
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Oubliez la Prius, sage voire ennuyeuse à conduire ! La Lexus GS 450h veut réconcilier hautes performances, plaisir de conduite et écologie. Pensez : cette nouvelle berline de prestige aligne 343 chevaux. Comme une Porsche. Au programme : un moteur six cylindres de forte cylindrée, onctueux à souhait, fournissant 290 chevaux, aidé par un moteur électrique générant les 53 chevaux supplémentaires avec une batterie haute capacité nickel-hydrure métallique. Les accélérations sont effectivement séduisantes. Avec un beau bruit de surcroît. Cette efficacité est d?autant plus exceptionnelle que cette belle bête rejette à peine 137 grammes de C02, comme une familiale diesel de 130 chevaux? Pas de malus donc à prévoir a priori. Les gains en C02 ne sont pas les seuls à mettre en avant. De surcroît, ce véhicule essence-électrique est intrinsèquement beaucoup plus propre que n?importe quel modèle à gazole !

Performances de très haut niveau

On se retrouve au volant d?un très haut de gamme feutré et performant à la fois. Mais il y a un (gros) bémol, toutefois : la très onctueuse boîte automatique CVT à variation continue réagit toujours avec retard. On appuie sur l?accélérateur et? il ne se passe rien pendant un laps de temps certes court mais exaspérant. Ce patinage obère notre enthousiasme. Même en position "Sport S". En ville, lors des sempiternelles relances dans les embouteillages, la réaction tardive suivie de l?emballement du moteur agace d?autant plus que la voiture accélère fortement quand on voudrait déjà? ralentir. Un défaut déjà noté sur le 4x4 RX 450h. Dommage. En revanche, nous apprécions le fonctionnement de cette boîte, qui permet de bloquer les deux, trois, quatre premiers rapports. En ville ou en descente de col, c?est épatant.

Agilité au programme, malgré un poids élevé

Si la GS 450h normale tient bien la route mais laisse apparaître un certain flottement à l?américaine dans les virages serrés, la version ultra-sportive F Sport résout le problème. Sur un itinéraire sinueux, lors de nos essais en Californie, notre F Sport s?est montrée ultra-précise, agile, accrocheuse. Elle est dotée, il est vrai, d?un système à quatre roues directrices. Les roues arrière pivotent - légèrement - en virage, accentuant ainsi la maniabilité. Elles facilitent aussi, accessoirement, les manoeuvres en stationnement ! Au-dessus de 80 kilomètres à l?heure, les roues avant et arrière tournent dans le même sens. A plus faible vitesse, elles braquent en sens inverse. La suspension pilotée permet également de régler l?amortissement. Contrepartie de cette réelle efficacité : la F Sport est ferme, très raide même. Surtout qu?elle reçoit en série des grosses jantes de 19 pouces avec des pneus à flancs fort bas. Mais, elle n?est pas pour autant inconfortable, sauf sur les petites inégalités, abordées brutalement. Cette voiture très dynamique est d?autant plus étonnante qu?elle se présente sous la forme d?une grande berline? incroyablement lourde. Elle pèse la bagatelle de 2,3 tonnes ! Comme un gros 4x4 Volkswagen Touareg. Enorme. Il est vrai que les batteries sont pesantes. Mais, curieusement, cette lourdeur ne se ressent pas à la conduite. Bravo aux ingénieurs.

Du travail bien fait mais sans personnalité

Cette super-voiture est une berline classique très américaine dans son esthétique et ses caractéristiques, aux lignes équilibrées qui en imposent, mais sont malheureusement un peu passe-partout, sans vrai caractère. Cette Lexus nippone, destinée essentiellement aux Etats-Unis, se distingue difficilement sur les routes, outre-Atlantique, des grosses Acura (Honda) ou autres japonaises. Rien ne permet de l?identifier, contrairement à une allemande, une Jaguar britannique ou une Volvo suédoise. A l?intérieur, c?est sans âme également. Cette relative banalité n?empêche pas une bonne ergonomie, une finition extrêmement soignée, avec des matériaux de qualité appréciable. Comme un très beau cuir et des inserts de bois ou d?aluminium valorisants. Du joli travail. On est incontestablement dans un haut de gamme ! Mais le manque de personnalité dérangera un européen. En revanche, on profite d?un vrai coffre, les batteries étant habilement plaquées contre le dossier de siège arrière.

Prix élevés

Les prix ne sont pas encore fixés pour la France, où cette voiture arrivera en mai prochain. Signalons un tarif de départ de 60.000 euros. La version F Sport tournera autour des 75.000 euros. Avec une flopée d?équipements technologiques, dont un système perfectionné de sécurité pré-collision prévoyant un freinage automatique, un régulateur de vitesse adaptatif, un magnifique système audio Mark Levinson ou une climatisation sophistiquée. Beaucoup d?équipements sophistiqués, dont certains d?ailleurs intrusifs et vite irritants. Sur les 12.000 GS 450h prévues annuellement dans le monde, 3.000 seront destinées à l?Europe. Ce modèle élitiste devrait trouver une centaine de clients annuellement en France. Toyota, maison-mère de Lexus, démontre ici un savoir-faire étonnant. Qui plus est, la marque bénéficie d?un niveau de fiabilité remarquable dans toutes les enquêtes outre-Atlantique, où elle se classe généralement au premier rang ! Luxe et performances sans trop culpabiliser, puisque cette limousine demeure politiquement correcte. Même si, comme souvent sur les hybrides, la consommation se révélera nettement plus élevée au quotidien qu?en théorie. Les chiffres normalisés enregistrés pour l?homologation sur des cycles standard correspondent peu? à la réalité.

Modèle d?essai : Lexus GS 450h F Sport : 75.000 euros environ
Puissance cumulée des moteurs : 343 chevaux (essence-électrique)
Dimensions : 4,85 mètres (long) x 1,84 (large) x 1,45 (haut)
Qualités : hautes performances, comportement routier, rapport puissance-rejets de C02 exemplaire, finition de grande qualité, réputation de fiabilité, boîte CVT feutrée?
Défauts : ? mais longue à réagir, suspensions sèches, esthétique sans personnalité, quelques équipements agaçants, prix élevé
Concurrente : BMW 5 GT 535 d Luxe: 70.450 euros

Note : 14,5 sur 20

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Commentaires 5
à écrit le 29/11/2011 à 11:35
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Le rédacteur du billet ci-dessus écrit en guise de conclusion que les chiffres officiels de conso, émission sont difficiles à reproduire en vrai. C'est une remarque sans aucun intérêt, puisque c'est une conclusion que l'on peut écrire de la même mani...

à écrit le 28/11/2011 à 14:40
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J'ai eu un Prius II qui a roulé 6 ans et 100.000 km sans AUCUNE PANNE et 99,99% de disponibilité quotidienne. La seule panne d'une fois fut d'avoir roulé jusqu'à la panne d'essence...et même dans ces conditions (coupables par négligence) Toyota est v...

à écrit le 25/11/2011 à 22:14
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Merci de préciser que les hybrides affichent des consommation théoriques "splendides" parce que lors d'un cycle normalisé elles tournent essentiellement sur la batterie ... ce qui n'est pas du tout le cas en conduite normale ... m'enfin tant que des ...

le 26/11/2011 à 10:44
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LA conduite change avec l'hybride. L'objectif devient de rester le plus longtemps possible dans le confort de l'électrique. J'ai eu un diesel juste avant une prius, mon portemonnaie a profité du changement.... Mon record sur 26km est de 1.9l pour 100...

le 27/11/2011 à 9:48
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On peut aussi rouler cool avec un moteur essence ou GO, mais ça fait tellement viril la conduite brutale ! tout le monde roulera cool quand les carburants seront à 3 ou 4 ? le litre !

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